C’est entre classicisme et futurisme que Benoît de Villeneuve situe l’espace de liberté de sa musique. Un terrain gigantesque où il va convier, avec excès de perfection, différentes personnalités pour de sublimes interprétations vocales. On y entendra le fabuleux Ozark Henry sur « Yours and Yours », l’envoutante Nili (du groupe Lilly Wood & The Prick) sur le slow « The Sun », véritablement solarisé et tube en puissance, ou encore Liz Green sur deux titres, quand ce n’est pas l’auteur lui-même qui chante, d’un timbre proche de celui de Leonard Cohen (« Day One), ou plus légèrement parfois (« Second Start »). Effectivement, le disque présente des chansons aux formats pré-existant, sans prétention d’originalité excessive. Ce qui pointe et perce dès l’entrée en matière de chaque titre est cette solidarité évidente, assumée par un ensemble maîtrisé, asseyant confortablement ses développements sur des fondations atmosphériques subtiles. Si Villeneuve sait jouer de beaucoup d’instruments, c’est avec un véritable groupe qu’ont été enregistrés en live chacun des morceaux présentés ici. On découvre un banjo, un kalimba ou un saxophone. Ils appartiennent bel et bien à l’orchestre. Charme et séduction opèrent avec une profondeur supplémentaire à chaque écoute. Le final, « Death Race », est une hydre à trois têtes, sorte de serpent-dragon inspiré, seyant idéalement à la clôture de cet album, comme la prolongation et le bouclage naturel de « Set The Level », l’introduction instrumentale prometteuse. Enchanteur !

CET ARTICLE A ÉTÉ RÉDIGÉ PAR :

Marc Sapolin
De l’organisation de concerts aux interviews d’artistes il n’y avait qu’un pas. Plus de vingt-cinq ans de rencontres avec les artistes et toujours la passion de la découverte.

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