Nous rencontrons Gush au festival des Francofolies. Ils sont à l’affiche avec Pony Pony Run Run, sur la scène « Not Ze Francos », une programmation signée Les Inrockuptibles. Le groupe tourne déjà pas mal, y compris à l’étranger. Les musiciens avouent avoir de la chance d’avoir une maison de disques et de travailler avec un tourneur avec lequel ils se sentent en symbiose. Malgré une existence relativement récente – quinze ans de pratique musicale au compteur déjà malgré leur jeunesse (Vincent était batteur pour Izia précédemment, par exemple) -, les membres du groupe estiment avancer tranquillement, à un rythme normal. On les voit pourtant à l’affiche de bien des festivals, dont Rock en Seine l’an passé, Les Vieilles Charrues peu après les Francofolies cet été, sans oublier des premières parties avec M. Mais pour eux il n’y a pas d’explosion soudaine. Gush estime que leur parcours n’a rien à voir avec celui d’un artiste de téléréalité.

 

Extendedplayer : Comme vous n’êtes que deux avec nous, pouvez-vous vous présenter en précisant vos rôles respectifs dans le groupe et revenir sur le parcours de Gush ?

 

Mathieu : Il y a Vincent, ici présent et Xavier, son frère. Il y a Yan, absent, et moi je m’appelle Mathieu. On chante tous. Vincent est batteur, mais nous sommes tous guitaristes, bassistes et claviers, même le batteur. Xavier et Vincent sont frères, ils sont en symbiose musicale depuis leur tendre enfance. Ils ont toujours joué et enregistré depuis qu’ils sont tout petits. Moi j’étais à l’étranger dans mon enfance. Nous nous sommes rejoints à l’époque du lycée. On a commencé à jouer à trois, des titres en français qui n’ont rien à voir avec le répertoire d’aujourd’hui. Yan était dans le même lycée et avait son groupe. On a décidé de former Gush en 2004.

 

Extendedplayer : Qu’est-ce qui vous a poussé justement à choisir l’anglais ? Le travail sur les voix et les harmonies est très important chez Gush, je suppose qu’il y a un rapport, d’autant que les références sont très anglo-saxonnes, surtout américaines ?

 

Vincent : En fait ce n’est pas vraiment un choix, sachant que Yan est à moitié anglais par sa mère. Il est né à Nottingham. Il maîtrise assez bien la langue et écrit en anglais de façon naturelle.  Et cette langue est pour nous inscrite dans cette musique. Elle sonne comme ça. Nous sommes imprégnés de culture anglo-saxonne. Pour nous cette langue est musicale.

 

Mathieu : C’est une langue pratique. Comme on souhaite être compris dans le monde entier et que nous attachons beaucoup d’importance aux textes, c’est dans notre logique. En plus c’est très français de trouver bizarre de chanter en anglais. On se rend compte que nous avons un complexe en France par rapport à cette langue. Peut-être du fait que nous avons du mal à la prononcer, à l’apprendre, par rapport à d’autres pays. Je pense à l’Europe du Nord, à l’Allemagne où chanter en anglais lorsque l’on fait de la musique n’est même pas une question, c’est naturel. Les gens ne sont même pas étonnés. En France les choses évoluent et c’est bien. Il y a dix ans, un groupe français qui chantait en anglais était à peine considéré. J’ai même entendu des journalistes dire des choses choquantes.

 

Extendedplayer : Certains groupes chantant en anglais le font parfois tellement mal que c’en est dérangeant ! Quand l’accent est vraiment trop mauvais, cela peut-être un handicap.

 

Mathieu : ça dépend. Quand Jane Birkin chante en français avec son accent anglais, ça né dérange personne. Dans l’autre sens, les français disent que c’est mignon la french touch !

 

Vincent : On écrit tous et on compose tous, mais Yan a un rôle prédominant au niveau des textes. On les écrit, mais il est là pour nous aider à les rendre corrects grammaticalement. Ensuite nous travaillons en fonction de nos inspirations individuelles, en prenant le meilleur.

CET ARTICLE A ÉTÉ RÉDIGÉ PAR :

Marc Sapolin
De l’organisation de concerts aux interviews d’artistes il n’y avait qu’un pas. Plus de vingt-cinq ans de rencontres avec les artistes et toujours la passion de la découverte.

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