Comment distinguer aujourd’hui un chanteur d’un autre ? Il en est de même pour les groupes. Tout a déjà était fait, vu et entendu. Alors quoi ? Une mélodie accrocheuse, une voix, un univers. Il faut que quelque chose se distingue malgré tout. Généralement, une première écoute est insuffisante pour se faire une idée. Mais comme tout se consomme très vite, évidemment, ceux qui disposent de moyens aptes à faire le forcing ont plus de chance. Et le résultat, malheureusement, nous bourre le crâne de daube, le plus souvent. Oui, le public a le choix, parmi la multitude de n’importe quoi. Au lieu de débattre sur le sujet, revenons à Julien Estival. Une première écoute laisse à entendre un « produit » d’actualité. Chansons bien foutues, classiques, arrangées de façon moderne avec ce petit quelque chose d’une variété nostalgique, habillée de cordes pour ajouter une dose de sensibilité. Rien de vraiment original, pourtant, on y revient. La voix a cette présence inhabituelle, pas fluette pour un sou, ni rocailleuse. Une gravité posée, complétée par des arrangements lui conférant une plénitude sereine, avec quelque duos bien sentis (« Tels que nous sommes » et « Notre histoire »). Au sujet de cette dernière chanson, présentée comme un bonus sur l’album, il s’agit d’une adaptation très réussie de « 9 crimes » de Damien Rice, avec des mots prenants, parfait pour l’ambiance profonde du titre : « Est-ce que tout va bien pour toi ? Appuie ton doigt sur la détente ». Séduisant.Julien Estival, La Vie Promise Pochette

CET ARTICLE A ÉTÉ RÉDIGÉ PAR :

Marc Sapolin
De l’organisation de concerts aux interviews d’artistes il n’y avait qu’un pas. Plus de vingt-cinq ans de rencontres avec les artistes et toujours la passion de la découverte.

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