Avec « Amours anormales », l’univers de l’homme aux deux trémas confirme son penchant pour le hors norme. Après « Plus Bisensuel Que Sexuel », le titre du nouveau roman laisse courir l’imagination avant lecture, puis avive doucement son propos. Loin de se présenter comme une énième poésie sur le thème de l’homosexualité masculine, le récit avance au rythme d’une sensualité mesurée, selon l’afflux d’un désir retenu, mais non contenu. Un travail d’écriture au plus proche de ces sensations intérieures, obsessionnelles, qui se dirigent contre vents et marées vers une concrétisation formelle. Ce que réussit Noël Matteï, au-delà de l’expression acharnée de la patience du « héros », tient dans la progression intime qui va transformer la part de romantisme en épisodes tenant à proprement parler du thriller. Mais là encore, le virage reste volontairement fragmentaire et parvient à éviter de sombrer vers cet autre poncif. Le point d’ancrage principal – unique -, est le cœur de l’homme, possédé ou confus, quelque part entre amitié, amour, jalousie, regrets, dans un étrange paradoxe d’éviction de tout apitoiement négatif. Cela paraît compliqué, dit de cette façon. Pourtant les souvenirs, les images, les chansons évoquées, posent une solide fondation à cette entreprise. La construction du roman en elle-même participe du moyen mis en œuvre pour laisser transpirer ces émois. Et il suffit de rechercher les titres musicaux cités pour accompagner la lecture de la bande-son adéquate. Excellent médian pour s’immiscer, comme l’auteur, à l’intérieur de l’autre. Un liant annexe donnant une consistance additionnelle à l’écriture, aux mots. Il serait imbécile d’utiliser l’adjectif moderne pour qualifier ce roman. Cela n’aurait aucun sens. Aux côtés du fil directeur persistant s’inscrit, noir sur blanc, une farouche volonté de trouver comment exprimer l’ambivalence prégnante de sentiments profonds, étouffés par les règles bientôt caduques d’une société en pleine mutation.
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- De l’organisation de concerts aux interviews d’artistes il n’y avait qu’un pas. Plus de vingt-cinq ans de rencontres avec les artistes et toujours la passion de la découverte.
