Ibrahim maalouf pochette 2

 

Rare sur ExtendedPlayer d’aborder le jazz, mais cela arrive. Après le fulgurant Guillaume Perret, très envie de s’attarder sur l’œuvre d’Ibrahim Maalouf. Plutôt envie de parler d’attitude ou d’approche musicale. Son jazz à lui est très à cheval sur l’anticonformisme stylistique, ce qui ne l’empêche justement aucunement d’en créer un, de style, très bien à lui. Juste entendre comment l’on part aussi sec avec le trompettiste dès la pose des premières notes de « Will Soon Be A Woman ». Et cela n’est qu’un exemple. Ibrahim Maalouf a voulu marquer ses dix ans de carrière avec un ensemble d’éléments présentant son travail en live sur compilations au format cd ou dvd. Que chacun puisse se satisfaire d’une écoute large ou concentrée. Alors on va juste s’appuyer sur ce cd de neuf titres. Petit éventail du sublime proposé par un répertoire aérien et entraînant. La force tient dans cette puissance mélodique imparable, capable à chaque fois de saisir là où ça fait du bien. Il y a une volonté flagrante de dispense de plaisir. Un délicat Plaisir d’offrir, Joie de recevoir, comme l’indiquaient les petites boites cartonnées qui sortaient des appareils à un ou deux francs des fêtes foraines, dans le temps. La deuxième plage de cet album accueille Juliette Gréco pour une version intime et élégante de « La Javanaise », magnifique chanson écrite par Gainsbourg – qui regrettait qu’elle n’ait pas été choisie comme la chanson du siècle dernier. Et Ibrahim y va de sa petite surprise offerte à Juliette, avec l’entrée en scène de chœurs pour l’apothéose finale. Des chœurs que l’on retrouve sur « True Sorry » (ici la Maîtrise de Radio France). Cet enregistrement live n’est pas celui d’un seul concert. Le musicien a choisi parmi les meilleurs moments de son international spectacle vivant puisque joué aussi à Istanbul. Une affirmation tout en sensibilité, déclarant l’universalité de la musique, envisagée comme un pouvoir pacifiste. Pas mal des morceaux sont ainsi construits, se présentant doucement, avec une tendresse puisant au cœur d’une entraînante séduction, pour porter, petit à petit, un enthousiasme communicatif, se lançant joyeusement dans un final en osmose tant avec son public qu’avec ses musiciens (« Ya Ha La », « Will Soon Be A Woman », encore). Ce qu’il présente en fait dès le sublime « Red & Black Light » en titre d’ouverture de 11 minutes.

 

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CET ARTICLE A ÉTÉ RÉDIGÉ PAR :

Marc Sapolin
De l’organisation de concerts aux interviews d’artistes il n’y avait qu’un pas. Plus de vingt-cinq ans de rencontres avec les artistes et toujours la passion de la découverte.

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