DemiPortion_Marsatac2017 (16)L’édition 2017 de Marsatac débutera avec du Rap français, et pas n’importe lequel : du rap Old School, avec des lyrics, des vrais. Et si les valeurs du rap des nineties sont bien présentes, ce n’est pas pour autant que l’artiste est issu de cette époque. On ne peut pas pour autant le mettre dans la case de la “Nouvelle génération” tant son aura impacte et marque l’image actuelle du rap français. Il a son style, sa communauté et même son propre festival. Hé oui, c’est bien un “Petit Bonhomme” originaire de Sète qui inaugura le Grand Palais le premier jour de Marsatac 2017.

Et il parait même que Demi Portion, notre “Petit Bonhomme”, se serait immiscé de lui-même dans la programmation afin de passer juste avant La Fonky Family, groupe sûrement le plus attendu de tout le festival. Mais si on le retrouve là, ce n’est pas un hasard, cet adepte de Brassens avait effectué sa première partie, il y a de cela 21 ans, avec la FF. C’est donc avec une grande émotion que l’artiste est passé une seconde fois devant ces artistes Marseillais qui auront marqué toute une génération.

Demi Portion est aussi reconnu pour sa sincérité, sa sensibilité, sa générosité et son humilité. Des qualités qui rendent chacun de ses concerts uniques et qui font de lui un artiste que l’on aime voir et revoir, tant l’émotion transmise lors de ses prestations scéniques sont fortes. Mais, à Marsatac, la déception était de taille quant à la durée du show. Puisqu’apparemment il n’était pas programmé au départ, le temps du concert a été plus que racourci, procurant une frustation énorme chez les fans, bien que tout ce qu’il ait donné fut, comme à son habitude, de qualité.

Extended Player a eu la chance de passer par le plateau radio de Marsatac pour poser trois petites question à Demi Portion au sujet, notamment, du Demi Festival, son festival à Sète dont les places se sont vendues, cette année encore, en moins de 5 minutes.

 

Extended Player : Cela doit faire 6 ou 7 fois qu’Extended Player vous voit en concert, et étonnement chacun d’entre eux semble unique, procurant autant d’émotions que le premier. Nous aimerions donc savoir si pour vous aussi, aucun des concerts ne se ressemble, et quel est votre ressenti à chaque fois ?

Demi Portion : Franchement cela fait depuis 2011, mon premier album, que je fais à peu près 60 – 100 dates par an. Donc on fait plein de concerts sans forcément vendre beaucoup de disques, sans être disque d’or, sans être sur W9. Donc la scène c’est mon truc. Je kiffe ça, depuis tout petit je fais ça. Après peut-être que cela se ressent plus que l’audio, plus que nos clips ou nos freestyles. Mais oui, chaque fois franchement c’est différent. Que je fasse un concert en prison à Fresnes, ou, comme hier à Tunis, ou dans un petit bar de Brest, je kiffe toujours pareil, idem pour les gros festivals. C’est toujours de la musique et il faut savoir qu’il faut savourer et que cela n’est pas éternel, ça s’arrête.

Extended Player : En août il y a le Demi Festival, en parallèle tu as tes concerts, comment fais-tu pour tout gérer à la fois ? Et comment se passe l’organisation du Demi Festival qui a un succès fou?

Demi Portion : Si je dors quand même (rires)… je joue à la Play, tout va bien ! Franchement c’est la vie, c’est de la passion. Deux trois textos pour gérer la programmation, savoir qui est disponible, qui veut vraiment venir avec le coeur, qui ne le veut pas. Cela se fait au feeling. C’est un des seuls festivals qui se fait sans pression, sans sponsor, sans rien. Après on a un petit lieu à Sète : On est 47 000 habitants pour 50 000 personnes sur l’événement, cela fait un peu peur, mais on essaie de gérer ça.

Extended Player : Est-ce que tu envisages un jour de passer à un autre lieux pour pouvoir acceuillir tous ceux qui restent frustrés de ne pas avoir eu de place?

Demi Portion : Oui mais ce sont les autorités, les mairies, le bordel… Les trucs dans lesquels je ne suis pas trop. Il faut qu’ils jouent le jeux d’accepter. Mais en tout cas moi je suis chaud d’ouvrir cela au centre-ville. Pas faire comme Dours mais ouvrir la ville, la ville de Sète, avec aussi tout ce qui est graff, danse, etc.

L’heure du concert de la FF approche et Demi Portion, comme l’ensemble des journalistes présents, ne veulent pas manquer ce rendez-vous emblématique. Les questions ont donc été courtes et tout le monde se redirige vers le Grand Palais.

Après le concert de la Fonky Family, c’est avec grand plaisir que nous apercevons, dans l’espace pro, notre “Petit Bonhomme” dans les bras de DJ Djel, avec un grand sourire aux lèvres. Et si la qualité du rap français ne se trouvait pas finalement dans cette transmission de valeurs ?

 

 

CET ARTICLE A ÉTÉ RÉDIGÉ PAR :

Léa Sapolin
Rédactrice en chef adjointe et webmaster du Magazine.
Passionnée de HipHop français et de musique à textes, en charge de la partie rap du magazine depuis mes 11ans.
Chargée de communication à mon compte et chef de projet Web à Oxatis.
Projet perso en cours : www.omega-13.fr

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