Pochette Lo'Jo fonetiq flowersCombien d’années déjà que Lo’Jo se balade autour de la planète ? Combien de temps passé à s’enivrer d’images et de sons du monde ? Peu importe. Lo’Jo est un pèlerin qui promène sa culture pour la partager avec celles, si différentes, qu’il croise. La partager et l’enrichir. Echanger. Là se trouve le principe créatif cher à Denis Péan, cette matière créative propice à la construction d’un univers bohème qui ne ressemble à nul autre. Les combinaisons « culturelles », puisque c’est de cela qu’il s’agit, sont autrement associées que pour la création d’un style qui se baserait sur une recette unique. Chez Lo’Jo, tout est adaptation en spontanéité prédominante et chaque titre bénéficie de caractéristiques propres. Si l’on croit par moment s’arrêter dans un pays précis, on finit vite par se perdre quelque part dans le monde, mais où ? (exemple avec l’Afrique rayonnante de « noisy flower » qui très vite s’éloigne des frontières traditionnelles musicales du continent). Et parfois, la chanson qui parait intime et humble, comme « café des immortels », développe finalement avec ses parties instrumentales et ses chœurs, tout un pan expressif complémentaire qui ne saurait tenir par le simple emploi des mots – le propre de la musique. A l’écoute de cet album, on pense parfois à un autre artiste de France au répertoire particulier, celui de Général Alcazar. Mais le projet que porte Denis Péan s’impose comme une danse politique, une façon active de combattre en agissant. Une proposition réelle et affirmée, qui en dit suffisamment long en actes et non en paroles, même si les mots conservent, bien heureusement, toute leur importance. Régulièrement, on a aussi envie de faire le parallèle avec les mises en scènes composée de Goran Bregovic et ses rêveries pour mariages et enterrements (« chabalaï »). Pourrait-on dire que Lo’Jo est en avance sur son temps, en avance sur les modes ? Ce n’est pas ce genre de question que Denis Péan et ses musiciens doivent se poser. Disons que la démarche de Lo’Jo devrait servir d’exemple pour beaucoup d’autres, ceux pour qui l’artistique prime avant toute forme d’ambition de réussite commerciale. Mais bon, il s’agit là d’un autre débat.

 

 

 

Lo'Jo

CET ARTICLE A ÉTÉ RÉDIGÉ PAR :

Marc Sapolin
De l’organisation de concerts aux interviews d’artistes il n’y avait qu’un pas. Plus de vingt-cinq ans de rencontres avec les artistes et toujours la passion de la découverte.

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