Un disque ovni, que l’on approche avec suspicion. D’abord des questions au niveau du style ou du genre. De quoi s’agit-il exactement ? Une sorte de musique à danser, des textes décalés (« Lunettes »), comme un projet remplissage qui empilerait un peu tout ce qui lui passe sous la main pour constituer le contenu d’un album. Il faut prendre le temps de s’imprégner d’un peu toutes ces chansons pour saisir l’esprit ambiant. Il n’est autre que celui qui apparait dès le premier titre, « Waltz » – qui n’en est pas tout à fait une. L’objectif n’étant pas franchement intellectuel, il est évident que prime une volonté festive et dansante, les textes en français et en anglais invitant clairement à une pause détente. Une légèreté rythmée, funky (« Who Dat People »), dans l’ensemble très électro, puisant dans le western avec guitare réverbérée et sifflements (« Conmigo »), s’inspirant du « Louxor » de Katerine pour un simili rap (« Pillow talk »), ou se la jouant cool et détendu (« Sorrow Tears And Blood »), avec l’appui de choristes ajoutant piment et sensualité. « No Worries No War » est une sorte de réalité-science-fiction virtuelle sur le thème de la colère. « Hurlent Les Loups » démontre l’agilité d’un travail sur le son et les ambiances en équilibre entre synthés et guitare. « Zen » est très électro et se termine en belles arabesques. « Besoin D’Elles » semble former un trio avec les deux chansons précédentes chantées elles aussi en français, bien que le refrain de cette dernière soit chorisés en parte en anglais. Clôture de l’album avec « Need Something » qui se présente comme un condensé des titres constituant le track-listing de l’album. Basse chaloupée funky, guitares en espagnolades, chant de vacances en french-anglo qui reprend certaines phrases aux autres chansons. Mer, ciel et soleil ne sont pas loin. Juste pour rêver de « zens interdites ». Un disque qui porte très bien son nom, que l’on finit par apprivoiser et apprécier bien mieux qu’on l’espérait. Au fait, Po’boy est le nom d’un sandwich sous-marin originaire de la Louisiane, et Mathieu Insa est le nom du chef de projet de ce disque.

 

 

 

CET ARTICLE A ÉTÉ RÉDIGÉ PAR :

Marc Sapolin
De l’organisation de concerts aux interviews d’artistes il n’y avait qu’un pas. Plus de vingt-cinq ans de rencontres avec les artistes et toujours la passion de la découverte.

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