Après « Le système », pièce de théâtre remarquable pointant  les rouages du système actuel à partir d’une mise en scène dont l’auteur a le secret, ce « nouveau départ » se présente encore une fois comme une réflexion critique sur les effets pervers d’une société dans laquelle l’individualisme a depuis bien longtemps pris le dessus. Dans l’intervention finale qui apparaît comme un post-scriptum ([Petite apologie des œufs de mouche]), Antoine Rault s’excuse presque d’avoir opté pour une tentation positive, en ce sens que le déroulement à la façon d’un conte de sa pièce, avec une fin heureuse, ne serait pas celle qu’il aurait fallu attendre, ou alors elle serait estimée trop facile et naïve. Cette justification a pourtant du sens (« J’ai préféré raconter l’histoire que j’aurais aimé lire dans un journal »), en citant encore Marivaux : « J’ai guetté dans le cœur humain toutes les niches où peut se cacher l’amour lorsqu’il craint de se montrer. » Finalement, Antoine Rault opte pour une incitation au changement d’habitudes, dans une société où prime l’information choc se nourrissant principalement de catastrophes et faits divers malheureux. Un peu d’optimisme et de tentation au bonheur serait bienvenu. Alors pourquoi ne pas y contribuer avec une pièce de théâtre. Ce nouveau départ a été joué à Paris en 2016 au Théâtre des variétés, mis en scène par Christophe Lidon et interprété par Corinne Touzet, Christian Vadim et Fanny Guillot. L’histoire d’un sans domicile fixe, Michel,  rencontré sur le palier, devant l’appartement de Catherine, alors qu’elle rentre chez elle, un soir juste avant Noël. L’histoire de cette femme, divorcée, et de sa fille adolescente, Sarah, pour lesquelles l’ambiance est loin du beau fixe. La présence de la tierce personne, devenue rapidement l’objet du défi de Catherine, va tout changer dans la vie des trois protagonistes. Une aventure somme toute complètement imaginable dans le domaine des possibles bien plus que dans celui du fantasme, mais une proposition très à l’encontre des réactions habituellement engendrées dans ce genre de situation. C’est bien pourquoi il nous faut souligner l’intérêt de ce type de romance.

 

Antoine Rault, auteur de pièces de théâtre, pose dans le foyer du Théâtre des Champs Elysées.
Paris le 27/04/2009.
Photo François Bouchon / Le Figaro

CET ARTICLE A ÉTÉ RÉDIGÉ PAR :

Marc Sapolin
De l’organisation de concerts aux interviews d’artistes il n’y avait qu’un pas. Plus de vingt-cinq ans de rencontres avec les artistes et toujours la passion de la découverte.

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