« Better In The Morning », soit « je le fais mieux le matin »… Voilà comment cet album démarre. Un son riche de guitares texanes qui séduit aussitôt. Quelque chose de Lynyrd Skynyrd dans l’art et la manière, mais aussi dans la qualité intransigeante. Si ce titre très rock donne envie d’en découdre avec la suite du répertoire, on est très surpris de passer alors dans un registre en apparence très éloigné. « Suit In The Back » finit par asseoir ses bases rock, mais avec wahwah. Il faut dire que le chant a soudain viré du côté de la soul et du funk. Etonnant, mais pas désagréable du tout, d’autant que la guitare solo fait des siennes tout comme on aime. Et « Colorado » apporte encore une ouverture supplémentaire vers le large. On serait alors plus proche d’une forme de country délassante, chœurs à l’appui et évocation de grands espaces, solo crunchy bien dans l’esprit. L’époque est ainsi, pas de limites, permissions infinies. Lorsque les musiciens sont créatifs, pourquoi s’enfermeraient-ils dans un genre bien défini ? Ce qui plait chez ces Quaker City Night Hawks tient dans le naturel de la proposition finale. Tout semble couler de source. Retour à une forme de soul avec le chant de « Pay To Play », détour par les fondations du rock sudiste avec « Fox In The Henhouse », gros son de basse martelant pour un titre très hard avec « Hunter’s Moon », ballade acoustique sublime « Elijah Ramsey », en open tuning doublé d’un solo « à l’indienne », son de sitar à l’appui, et son ouverture verbale « Please allow me to introduce myself », qui n’est pas sans rappeler un certain « devil », bien que ce titre n’ait rien à voir avec le mythique titre des Stones. On aborde aussi bien le psychédélique avec « Grackle King », introduit quasi a capella, et développé grassement, façon Wooden Shjips, légèrement accéléré pour la deuxième moitié du titre. Puis « Tired Of You Leaving » reprend les ingrédients funk, ajoutant cuivres et orgue Hammond pour un son hyper assuré, jusqu’à la clôture de l’album avec un titre symbolique, « Freedom » qui souligne les essences purement rock’n roll des lumineux Quaker City Night Hawks. On peut alors enchaîner la lecture avec une seconde écoute, enchaînement parfait avec « Better In The Morning ». Et on remet le son !

CET ARTICLE A ÉTÉ RÉDIGÉ PAR :

Marc Sapolin
De l’organisation de concerts aux interviews d’artistes il n’y avait qu’un pas. Plus de vingt-cinq ans de rencontres avec les artistes et toujours la passion de la découverte.

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