Wilko & Ndy est un bel exemple d’évolution, de structuration, de professionnalisation. Nous les avions découverts avant même leur premier EP « Trou noir ». Depuis, ils ont fait Bourges. Et demain, nous sommes sûrs qu’ils seront sur les devants de la scène musicale francophone. Pas à pas ils franchissent les étapes. Leur Rap-Électro–Pop se trouvera prochainement dans les oreilles de ceux qui écoutent aujourd’hui Vald, Eddy de Pretto ou encore Lomepal.

Après les avoir vus en première partie de Youssoupha, nous avons décidé d’en savoir plus sur ce groupe qui commence sérieusement à nous impressionner de par la qualité de leur prestation scénique. On  retrouve donc Andy & Bastien quelques jours après leur release party à La Boule Noire (Paris) aux alentours d’un bar marseillais toujours bien remplis.

En guise de présentation :

– Le projet c’est Wilko & Ndy. Cela fait deux ans qu’on a lancé le projet. On est basé à Marseille. On a sorti un EP il y a un an et demi. Nous venons de sortir deux nouveaux clips il y a un mois, et un nouveau projet va bientôt voir le jour.

– On est frangin. C’est un projet HipHop avec des influences electro & pop.

Justement, la question d’après c’était : « Comment vous êtes-vous rencontrés? »

–  (rires) On s’est rencontré dans la même maison.

À quel moment vous êtes-vous dit « Allez, on fait un projet ensemble » ?

– En fait, on avait commencé la musique chacun de notre côté. Nos projets se sont terminés plus ou moins en même temps. Quand l’heure est venue, il y a deux ans, chacun avait maturé, et un soir sur un canap’ on s’est dit « Allez on fait des sons ensemble » !

Est-ce compliqué de travailler entre frères ?

– Cela se passe bien puisqu’on a décidé que tout se passerait bien. À l’inverse, si tu joues à une guerre d’égo entre frères, c’est sûr que cela ne pourra pas fonctionner.

– On est arrivé à maturité, on voulait vraiment s’engager sur un projet et on a tout fait pour le mener à bien. On est frère certes, mais on a essayé de créer un nouvel espace et de ne pas fonctionner comme à la maison lorsqu’on était petit. On voulait mettre quelque-chose de plus symétrique entre le grand et le petit.

La première fois que nous vous avons vus c’était au festival Quartier Libre, à Marseille,  il y a plus de deux ans. Vous êtes un beau symbole d’évolution. Pourriez-vous nous raconter les étapes qui vous ont menés jusqu’ici ?

– À l’époque de Quartier Libre, nous n’avions encore rien sorti. On a sorti le premier EP fin 2017. Suite à cela, nous avons été pris aux Inouïs du Printemps de Bourges. On a commencé aussi à travailler avec Thomas, notre manager qui a monté son label. Il nous a trouvé une distrib et un tourneur. On y est allé étape par étape. On s’est structuré comme ça, on souhaitait passer des paliers, avoir une démarche professionnelle. Cela a structuré le projet.

– Musicalement nous avons bossé avec un réalisateur artistique qui s’appelle Lionnel Buzac. Il  peaufine les prods et les compositions. La démarche était de se structurer et d’avancer.

Sur scène vous n’êtes pas deux, vous êtes trois, pourriez-vous présenter votre collègue ?

– Il s’appelle Loris Bini. Il est machiniste percussionniste et fait pas mal de choses. Il nous apporte son expérience live puisqu’il transforme les morceaux studio. Sur scène, il y a des parties musicales en plus. Il est vraiment sur les arrangements live avec l’ajout de percussions, de synthé, de machines. Il restructure l’ensemble et a un avis super important sur le live. Il nous a permis de passer un palier et de ne pas avoir juste un DJ derrière, on a un vrai musicien.

Comment l’avez-vous rencontré ?

– On recherchait quelqu’un qui regroupe toutes ces compétences et, par le plus grand des hasards, on est tombé sur Loris. En plus de ça, humainement on s’entend super bien. Ça rend le travail fluide. C’était important de trouver quelqu’un avec qui on a un bon feeling, et c’est la première personne qu’on a rencontré. Ça l’a fait tout de suite.

En parlant de scène, vous avez fait la première partie de Youssoupha. Êtes-vous satisfaits de cette date ?

– Le concert était particulier car on sortait de résidence et qu’on avait un live d’une heure à Paris une semaine après. On nous a proposé la veille de faire la première partie de Youssoupha. Comme on avait un peu la pression de ne pas avoir de date avant le concert de Paris, on a tout de suite accepté. On était ravis. Ça nous a permis de tester les morceaux fraîchement finalisés en résidence. Tout ce que l’on a joué à ce concert-là était nouveau. C’était de l’inédit.

– On était en résidence à l’AMI juste avant. On adore les résidences, c’est notre dada. On en fait dix par an (rires).

– Oui, on a du en faire dix-onze en un an et demi vu qu’il y a un travail assez important avec Loris sur le live.

– On n’est pas un groupe de musique qui a besoin de beaucoup répéter puisque nous passons par un ordinateur. Mais on fonctionne par résidence. On créé les morceaux avant, on intègre tout à la maison en studio pour calibrer le live et ensuite, pour que Loris puisse maîtriser les morceaux, on se fait une semaine de résidence.

– On adore les résidences, on en fait plein!

Concernant la création des instrus, comment vous-y prenez-vous ?

– C’est Bastien qui compose et après on se concerte tous les deux sur la direction vers laquelle on veut aller.

– Il y a toutes nos influences dans les morceaux : ce qu’on écoute actuellement et ce qu’on a écouté. Effectivement, je commence à composer, puis je partage les instrus avec Andy. On a des idées et on commence à écrire. Le tout évolue en fonction du texte et de la prod. Il n’y a pas de « Le texte est terminé », « La prod est terminée »: ça évolue ensemble.

– On retravaille ensuite les prods en studio avec Lionnel Buzac qui réarrange la partie instru. Musicalement nous avons décidé de ne pas nous fixer de limites. La seule que l’on a c’est la cohérence dans tout ce qui va être fait. Pour composer on s’autorise donc à puiser dans toutes nos influences.

– On pioche dans tout ce qui est pop, électro, rock. Il y a plein de trucs.

Pourriez-vous nous parler de « Lune », votre dernier clip ? Comment avez-vous conçu le morceau ?

– Sur ce titre cela a été assez instinctif. Bastien a envoyé la prod et moi j’avais envie d’écrire un texte sur quelque-chose qui soit un peu satirique, dénonciateur de nos propres agissements au quotidien, tout en restant dans la légèreté. On souhaitait un morceau avec du sens, et ne pas faire de la punchline pour faire de la punchline.

– En même temps, ça reste une sorte de critique ou de constatation générationnelle Mais on s’inclut dans cette génération, ce n’est pas que critiquer.

– En fait, on a souvent écrit avec une caméra embarquée. Sur ce morceau on a essayé de prendre un angle différent, être dans l’observation, plutôt qu’au premier plan.

Dans vos morceaux, la thématique de la relation revient souvent, nous aimerions savoir pourquoi ?

– Je pense que c’est le cœur de pas mal de choses. On est en relation avec tout. Entre humains il y a les relations amoureuses, affectives, amicales, sexuelles. Il y a la relation aux choses aussi. Pour nous, tout gravite autour de ça. Comme on parle de quotidien, le concept est omniprésent dans nos textes.

Au sein de votre parcours, quel est votre meilleur souvenir ?

– C’est compliqué ça…

– On a un « pire » souvenir, qui est un des meilleurs au final. C’est la date avec le Festival « Avec le temps ». On a eu un gros problème technique avant le concert : un quart d’heure avant de monter sur scène,  notre carte son a cramé et elle a été remplacée. Le problème c’est qu’on a du faire plein de modifs au casque dans les loges. On ne savait pas du tout comment ça allait sonner en face. On allait rentrer sur scène, et on n’avait aucune idée du rendu. Donc on avait une pression énorme. On n’a jamais eu autant la pression de notre vie. En plus, il y avait 2000 personnes devant. C’était une grosse scène au Dock des Suds. Quand on est rentré sur scène, le boom a fait boom et là c’était dingue ! Ça a été super agréable d’arriver sur scène et de voir que tout marchait bien. C’était le feu ! C’est le meilleur souvenir: on est parti de très bas pour monter très haut.

-Pour moi, c’est pareil. Cet ascenseur émotionnel était bien. Si j’avais un autre souvenir… non c’est celui-là le plus marquant.

– Il y a plein de choses qu’on a vécues aussi, plein de bons souvenirs : les Inouïs, Marsatac. Mais ce souvenir-là est un fait marquant du début.

Quel est votre rêve dans la musique?

– Déjà de pouvoir en vivre.

– En fait, je ne sais pas. C’est difficile d’avoir un rêve.

– Disons que c’est d’atteindre les objectifs que l’on se fixe.

– Oui déjà c’est pas mal.

– Les objectifs évoluent. On a réussi a atteindre les objectifs d’il y a trois ans, c’est déjà bien.

– Moi je rêve… non je ne sais pas. Je rêve que le projet continue d’évoluer, de grossir et que le plaisir reste là.

Et pour finir, quel est votre prochain projet ?

– On a déjà sorti deux clips du prochain projet. On est en train de finir ça en studio. On communiquera les dates prochainement mais rien d’officiel.

Nous remercions Andy & Bastien pour leur disponibilité et leur souhaitons, évidemment, de réussir leurs nouveaux objectifs !

CET ARTICLE A ÉTÉ RÉDIGÉ PAR :

Léa Sapolin
Rédactrice en chef adjointe et webmaster du Magazine.
Passionnée de HipHop français et de musique à textes, en charge de la partie rap du magazine depuis mes 11ans.
Chargée de communication à mon compte et chef de projet Web à Oxatis.
Projet perso en cours : www.omega-13.fr

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