Mandy Lerouge et Rokia Traoré ont offert une soirée magique au festival CARAVANSERAIL

3ème édition du festival

Extended Player était là, à l’occasion de la dernière soirée du festival Caravanserail, organisé par le Pôle des Musiques du Monde.

Les concerts en plein air, c’est génial. Mais il y a quelque chose de plus au Théâtre Sylvain, à la fin du printemps, dans un long crépuscule… Le lieu est intimiste, poétique, le public familial, le tout à quelques pas de la mer. 

Lorsqu’on arrive, c’est malheureusement déjà la fin du concert d’Anima. Les quatre italiens, dont la chanteuse, remplissent le théâtre d’une ambiance chaleureuse et se lâchent sur leurs derniers morceaux. De la musique populaire italienne, avec sa joie, sa passion, une guitare électrique, un plaisir communicatif, la soirée s’annonce bien.

La madrugada par Mandy Lerouge

Puis c’est Mandy Lerouge qui prend son tour de scène pour nous faire découvrir la Madrugada ! Enfin, après avoir laissé ses trois musiciens poser le décor sonore, et fait languir son public.
Tout de suite, elle nous emmène à Tucuman, en Argentine. Mandy nous raconte quelques mots sur les musiques qu’elle interprète. Elles ont toutes une longue histoire, une identité bien trempée, une poésie particulière. Elles viennent du long du Rio Paràna et des autres routes du Nouveau Monde. Là où se croisent les cultures espagnoles, guaranis, allemandes, slaves, que les déracinés du monde entier portaient avec eux. Puis Lalo Zanelli joue quelques notes. Il est rejoint par la batterie et la contrebasse, Mandy se met à chanter en espagnol… Et le folklore argentin prend vie autour d’un orchestre jazz.

Délicats et mélancoliques ou rythmés et sensuels, les morceaux se suivent et nous portent d’un style à l’autre, dans ce petit monde du nord de l’Argentine.
Le lent crépuscule se marie parfaitement au concert de Mandy Lerouge. Classe et sans prétention, simple et rayonnant, un vrai régal ! 

Rokia Traoré : tête d’affiche et marraine du festival

A la nuit tombée, c’est le concert de Rokia Traoré qui commence. Un guitariste, un bassiste, un batteur, un joueur de n’goni (guitare traditionnelle malienne). Et Rokia, guitare en main, derrière son micro.

Le public s’est rapidement densifié sur les gradins et surtout dans la fosse. Les rythmes afros ont tout de suite commencé à faire monter la température. Malgré la scénographie dépouillée et cinq musiciens statiques, l’énergie des cadences s’est tout de suite emparée du public. Les lumières jouent avec la ramure des pins. Une belle lune dans le ciel noir. Les rondeurs sublimes de la langue Bambara font danser la foule, l’ambiance est là.

Rokia semble petite au regard de son charisme. Concentrée dans sa musique, elle dévoile toute la virtuosité de sa voix. A la fin d’une musique, elle entonne un petit chant en Bambara, dont on n’a compris que Bamako et Massalia. Mais cela a entraîné un bel enthousiasme des locuteurs initiés. Les musiques passent du rock à la folk ou à l’afro-beat. Les ambiances changent, les langues parlées aussi, les ambiances évoluent, mais sont toujours justes et parfaitement maitrisées par les musiciens.

Plus que de la musique…

Rokia introduit une musique en expliquant que c’est un rythme traditionnel malien original qui a toutes les caractéristiques du rock. Un lointain héritage mandingue auquel nous avons été initiés sans le savoir… Rokia prend le temps de parler avec son public. Elle a fait de beaux discours sur les migrations, l’Afrique, le féminisme… Loin des bons sentiments et des idées convenues, nous l’avons trouvée particulièrement intéressante. Le concert s’est fini dans la liesse. De nombreux fans sont montés sur scène pour danser et prendre des photos avec Rokia. Elle a remercié le public « pour rendre ce rêve possible : être artiste ».

Une soirée magnifique, heureusement que Marseille nous en réserve d’autres durant l’été, car pour une nouvelle édition de CaravanSérail, il faudra attendre l’année prochaine.

CET ARTICLE A ÉTÉ RÉDIGÉ PAR :

Vincent Carlier
Vincent est chroniqueur depuis 2015 pour Extended Player. Longtemps impliqué dans le milieu associatif marseillais en tant que président de PARNAS', Vincent a récemment créé son entreprise d'évènementiel, production audio-visuelle et assistance administrative : NATCHEZ MUSIC.

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