La guitare de Wooden Shjips sera toujours reconnaissable entre mille. Ripley Johnson, le guitariste des Wooden est aussi l’un des deux piliers du Moon Duo. Il chante. Et là aussi, impossible de le confondre avec un autre. Pourtant, la démarche artistique de Moon Duo diffère. Sanae Yamada, l’autre moitié créatrice, s’exprime au travers de ses recherches synthétiques et aussi du chant. L’association parait tout ce qu’il y a de plus naturel pour parfaire cet onirisme dominant. Cet album est leur septième, considéré comme formant un diptyque avec « Occult Architecture », sorte de concept autour de l’abstraction, de la métaphysique et du retour à la terre. Musicalement, cet opus s’appuie, selon leurs auteurs, sur le disco, notamment pour son lien avec la danse. Pourtant, à l’écoute, ferions-nous allusion à cette musique tant le caractère éthéré de ce qui se joue prédomine ? Peu importe, la volonté de « relier le corps aux étoiles » semblerait être une version très intérieure, où l’esprit danserait en osmose avec les éléments qui l’entourent. Une danse de l’humain avec les éléments environnementaux, et non sur la piste de danse d’un club. Une méditation dont le tempo fluidifie le transfert de messages subliminaux. « The World And The Sun » lance des signaux synthétiques comme des bulles qui rebondissent paisiblement avant de dispa      raître. Effectivement, le rythme donne le point de départ imminent vers des espaces intemporels où guitare et claviers se partagent un oxygène de qualité supérieure (« Lost Heads »). Finalement, rien d’autre à faire que se laisser porter, ou surprendre, comme avec cette intro aux saccades trompeuses (« Eye 2 Eye »). Car  Moon Duo démontre un potentiel inédit, une capacité inclusive lui permettant, au-delà du caractère cool global dominant de son répertoire, d’intégrer des « moments de fureur », à sa façon, sans gâcher une once de cet esprit allégorique si personnel qui le caractérise.

CET ARTICLE A ÉTÉ RÉDIGÉ PAR :

Marc Sapolin
De l’organisation de concerts aux interviews d’artistes il n’y avait qu’un pas. Plus de vingt-cinq ans de rencontres avec les artistes et toujours la passion de la découverte.

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