EIFFEL + DAYTONA
EIFFEL
En 2019, EIFFEL sort un nouvel album. Le sixième en dix-huit ans d’activité. Dix-huit ans ! L’album de la majorité ? Ce serait un paradoxe pour un groupe qui s’est toujours situé dans la marge. Car si ce nouveau disque, comme ses prédécesseurs, est marqué par l’envie d’en découdre, il est aussi peuplé de visions récurrentes et de personnages étranges, dans un univers qui n’est pas sans rappeler Georges Orwell ou Philip K. Dick (auquel la première incarnation d’Eiffel, Oobik And The Pucks, faisait déjà référence). En 2019, Eiffel fait du rock comme certains font de la science-fiction : pour prendre plaisir à se faire peur. Quand sort Abricotine en 2001, le rock français a le vent en poupe. La déferlante Pixies, dans les années 90, a donné envie à toute une génération de maltraiter les guitares. Mais Eiffel ne rejette pas pour autant l’héritage francophone, et c’est en alliant l’énergie du rock au lyrisme de la chanson que le groupe va trouver ce qui sera sa signature : l’ADN Eiffel, parfois imité, jamais égalé. Sans être jamais parti, Eiffel revient. Au sommet de sa forme. Et fait ce qu’il sait certainement le mieux faire : fédérer les troupes. Stupor Machine est un disque habité et ambitieux, traversé par le plaisir évident de jouer (et tourner) ensemble – Romain utilise parfois l’expression “Carcan adorable” pour parler du groupe. C’est le disque de quatre musiciens qui, épanouis par leurs projets personnels, ne s’inscrivent jamais dans la routine. Stupor Machine n’est pas une invitation à l’engagement, ce n’est pas non plus un discours sur le monde d’aujourd’hui. C’est juste le meilleur disque de rock que ces quatre-là pouvaient faire. Et si c’est peu dire, ce n’est pas rien.
DaYTona
Après La Parenthèse, et son titre 17 septembre avec la voix samplée de l’ancien garde des Sceaux Mr Robert Badinter, DaYTona revient enfin pour nous livrer L’Allégresse, 4ème opus sombre et addictif, au charme immédiat. Le groupe lyonnais à géométrie variable continue de creuser ce sillon qui lui est propre, entre mélancolie éthérée, tension électrique et délicatesse pop, arborant la langue française en emblème, tout en restant fidèle à ses racines musicales anglo-saxonnes. Ce nouvel album a été réalisé comme le précédent par Nikko Bonnière (Eiffel, Manu, …), avec la participation entre autres de Nicolas Courret (Eiffel, Laetitia Sheriff…), Bayrem Benamor (Melismell, Les Hurlements d’Léo,..) et Valentin Meylan (Babylon Circus, Sinsémilia…).