Écouter de la musique aujourd’hui, c’est mettre « Play » sur un morceau au hasard d’un album, sans écoute active, sans découvrir l’artiste et ses différentes facettes. Sauf que, les rimes de Relo méritent un peu plus de respect. On a donc tardé à s’immerger dans l’univers de cet artiste dont tout le monde nous dit du bien depuis quelques années.

« Napo c’est Relo, Relo c’est Napo » : Après avoir changé de nom pour des questions administratives, Relo a mis la barre haute avec son titre « Marseille en vrai » remixé par la suite pour faire intervenir Dibson, Kalash l’Afro, R.E.D.K ou encore Keny Arkana. Dans ce morceau, il dresse un portrait de Marseille loin des clichés, narrant les lieux qui rythment le quotidien des habitants. Il décrit la ville à sa juste valeur. C’est d’ailleurs sa marque de fabrique : il se veut « Journaliste du bitume » et accorde une forte importance aux réalités décrites sans jugement, aux métaphores poignantes, criantes de vérité.

Relo a fait son chemin. Il a démarré avec «R2P», Rafales 2 Punchlines, label indépendant qu’il a créé avec Allen Akino (lien vers l’interview), Djé & Mor-Anna. Leur motivation était avant tout de faire rayonner le rap du sud. Puis, Relo a sorti « Première sommation », projet commun avec Allen Akino. Il s’est ensuite recentré sur son parcours solo pour donner naissance à différents projets, dont « Plume 13 ». Il sort aujourd’hui même son nouveau projet «LA VOIX DU 13», mixtape gratuitement disponible sur son site. Sans nul doute, Relo maîtrise l’art des mots et des 16 mesures, c’est d’ailleurs pour cela qu’on le retrouve sur l’album « Yasuke » d’IAM.

Il y a donc mille raisons de se poser dans son canap et de prendre le temps d’écouter ce que cet artiste a à nous offrir.

Et si ces quelques lignes ne vous ont pas convaincues, voici une longue interview dans laquelle l’artiste se présente, explicite son univers et sa vision du HipHop. L’interview a été réalisée en amont de la sortie de sa mixtape, il n’a donc pas souhaité en dire plus sur celle-ci; raison de plus pour se jeter sur son site et la télécharger.

Pourrais-tu nous présenter ton univers et son évolution?

Au départ mon univers était vraiment basé sur l’écriture et la technique. J’ai commencé le rap avec « Mauvais œil » de Lunatic, puis Ärsenik, Tandem, surtout du rap de Paris. Un peu plus tard, ça a été la Fonky Family, IAM, & Carré Rouge, qui est un de mes classiques. J’étais donc attiré par l’écriture et la technique. Bien plus tard, il y a eu Ill des X-Men et Nubi. Ce sont des rappeurs qui m’ont tué au niveau des phases. C’est à ce moment-là que j’ai appris à en faire. Mais à cette époque on ne parlait pas encore de multi syllabique. Ça, c’est arrivé avec les Rap Contenders et l’Entourage. Mais au final, on en faisait tout le temps.

Par la suite, je me suis recentré sur l’émotion puisque la technique pour la technique ne plaît qu’aux rappeurs. Quand je rap je ne m’adresse pas aux rappeurs. Je le faisais peut-être quand j’étais plus jeune, parce que je voulais prouver quelque chose, mais aujourd’hui ce n’est plus du tout le cas. Je veux juste être meilleur que moi-même, être meilleur que la veille.

Je peux ajouter aussi que je suis très marseillo-marseillais. Ça ne se dit pas, mais je veux vraiment rendre lettres de noblesse à ma ville, c’est quelque-hose qui me tient à cœur. Oxmo Puccino racontait dans une interview sur l’Abécédaire qu’il aimait écouter les rappeurs pour « visiter » et qu’aujourd’hui il ne trouve plus vraiment de rappeurs qui le font voyager. Je pense que le rap marseillais a percé pour cette raison.

D’ailleurs, quelqu’un de mon entourage m’avait dit qu’il fallait que je fasse un morceau pour parler de chaque arrondissement. J’ai préféré faire un morceau qui parle des seize arrondissements, avec des repères qui parlent aux Marseillais. C’est pour ça que je ne parle pas de la Bonne Mère. Je ne vais pas non plus dire des choses frappantes. Pour parler du 15e arrondissement, je vais dire « On va à Continent », alors que ça n’existe plus et qu’on devrait dire « On va à Grand Litto ». C’est ce qu’on disait quand on était petits et les mecs de ma génération le disent encore. Je préfère mettre en avant nos repères.

Aujourd’hui j’ai donc évolué vers du rap à émotion. J’essaie de travailler sur l’interprétation. J’ai encore des efforts à faire sur ça. Et, en décrivant ma ville, je veux montrer que c’est pareil partout malgré le folklore et l’accent. Je pars du principe que ce n’est pas parce que tu parles de ta ville que ça ne parle pas à d’autres. La preuve, quand j’écoute Mafia K’1 Fry, ils disent « Orly Choisy Vitry », ne parlent que de ça, mais ça me parle puisqu’ils en parlent avec des images qui touchent tout le monde. On se projette.

Si je dois décrire mon univers, ce serait ainsi.

Tu as sorti « Plume 13 » le 13 décembre. Est-ce que tu peux nous raconter l’histoire du premier et du dernier moreau écrit pour cet album?

Malheureusement je ne pourrais pas le faire parce que j’enregistre tout le temps. Je commence à écouter mes sons, je regarde s’il y a une cohérence entre certains, une colonne vertébrale de 5/6 morceaux, et là je vais construire la chose. Le titre vient toujours à la fin. Je n’arrive pas à savoir comment va s’appeler l’album ni dans quelle direction je vais partir en amont.

Quand j’écris, je m’inspire vraiment de ce que je voix, de ce que j’entends ou de ce que je vis. Je fais encore partie des rappeurs qui écrivent avec des thèmes, même si ce sont des thèmes qui ne t’enferment pas forcément dans un carcan. J’aime avoir une ligne directrice. J’enregistre et dès qu’il y a une idée commune, c’est la colonne vertébrale, ce qui dicte le reste. Et, dès que j’ai 8 ou 10 chansons, je me dis « Qu’est-ce qu’il manque maintenant pour la scène ? ». J’ai grandi avec la scène, je ne peux pas sortir d’albums s’il n’y a pas assez de morceaux à interpréter sur scène sinon c’est trop frustrant pour moi.

C’est ma manière de raisonner. J’essaie de toucher les gens. Je pense avoir conscience de ma cible. Ma cible principale n’est pas les petits de 12 ans. J’essaie de rapper ma vie. Rien qu’en France nous sommes plus de 70 millions, ça va bien parler à des gens. J’essaie d’être précis dans mes dires, d’être convaincant dans ce que je raconte. Je ne suis même plus dans la punchline. Quand j’étais plus jeune, je résonnais comme ça. Maintenant, le mot punchline a tellement été galvaudé que ça ne veut plus rien dire. Les gens confondent jeux de mots avec punchline alors que ce n’est pas du tout la même chose. Dans le sens littéral du terme, c’est une phrase choc. Par exemple, dans un des nouveaux morceaux, je dis « La phrase est violente, comme demander à une femme stérile « c’est pour quand les enfants » ». Dans mon entourage j’ai connu ça. Pour moi, c’est une vraie punchline, c’est très violent. Ce que je veux c’est parlé d’une réalité que trop peu de gens décrivent.

Dernièrement, je regardais un reportage sur les femmes invisibles, et franchement, je n’avais pas du tout conscience de ce phénomène. Deux SDF sur 5 sont des femmes, elles s’urinent dessus pour ne pas être violées, mais elles sont violées continuellement, des fois par des pères de famille. Ça, pour moi c’est très violent ! Ou alors les pères de famille qui sortent de chez eux en habit de travail alors qu’ils n’ont pas de boulot, mais ils ont honte de le dire à leur famille. Au final, ils vont fouiller les poubelles. C’est très violent. Alors bien sûr, je ne dis pas que quelqu’un qui se fait tuer par une kalach ce n’est pas violent, ça l’est extrêmement. Mais je me pose des questions. Pour une mère de famille, est-ce que c’est plus violent de perdre son fils dans un accident de moto ou d’une arme à feu ? Je pense qu’elle ne se pose pas la question. Ce qui me désole, c’est que beaucoup parle d’armes à feu et de violence, mais ne raconte pas le désastre que c’est dans une famille. La honte du père qui affronte tous les jours le regard du voisin. Le voisin qui ne va pas dire « Où est ton fils ? » parce qu’il sait où il est. Et quand on lui pose la question, il se retrouve à mentir parce qu’il a honte. Ça, c’est violent. La mère qui va faire une heure de bus pour 20minutes de parloir avec un paquetage, et voir le maton tout défroisser pour vérifier ce qu’il y a dedans, ça c’est violent. Il y a trop peu de gens qui parlent de tout ça. La honte, salir un nom de famille. Mais attention, je ne suis pas en train de critiquer le fait de choisir cette voie. Il y a une réalité qui fait qu’on en arrive là, je ne la critique pas. Ce que je critique c’est les rappeurs qui font un fonds de commerce de ça, qui des fois ne savent même pas de quoi ils parlent parce qu’ils ne le vivent pas. C’est vraiment ça que je critique.

Et donc pour en revenir à mon rap, c’est entre les faits divers du JT et la carte postale. À la télé, soit on te montre les belles plages, soit le côté hardcore de Marseille., kalash et stupéfiants. Dans un de mes futurs morceaux, je dis « Je ne suis pas un mec de la rue, je suis un mec du dehors ». Il y a des gens qui la vivent vraiment, les SDFs par exemple. R.E.D.K dit « Je ne pourrais pas être plus rue qu’un sans-abri », c’est exactement ça. Il y a des gens qui vivent vraiment la rue et qui ne l’ont pas choisi. Et il y a ceux qui l’ont choisi, mais qui n’en font pas un fonds de commerce. D’ailleurs, il y en a qui ont fait de la prison, certes, mais la plupart ne sont pas des voyous au sens propre du terme. Si tu veux servir les gens, sans faire la morale, pour moi, c’est décrire une réalité, constater, énoncer. Les gens se font leur opinion ensuite. Je ne vais pas dire ce qui est bien ou mal, ce n’est pas mon job.

Depuis peu de temps, j’ai repris la communication sur mes réseaux. Avant, je ne lisais pas tous mes messages, je n’avais donc pas conscience que plein de gens m’écoutaient et étaient touchés. Hier par exemple, un mec m’a dit que tous les matins, il écoutait mon morceau avec l’OM en l’honneur des infirmiers. Donc je vais raconter l’histoire de ce son. On m’a appelé l’avant-veille de l’enregistrement. J’ai procédé comme d’habitude : je note tout ce que je vois et que je travaille ensuite le morceau dans ma tête. Pour ce couplet, j’avais des phrases. Le jour même, j’ai vu les infos. Le lendemain, je suis sorti au quartier et : boum ! ça m’est venu. Je préfère ce processus de création à celui que j’avais à l’époque.

Comment travailles-tu l’aspect prod ? Avec quels beatmakers travailles-tu?

J’ai diverses manières de travailler :  il y a les gens avec qui je travaille, et le collectif Skenawin music.

L’Adjoint Skenawin est une personne que je connais depuis 15 ans. Quand il est arrivé à la Savine j’avais 17 ans. Il y avait un ingé son qui s’appelait Amadou avant même que L’Adjoint arrive. À partir de ce moment-là, on a chacun avancé jusqu’à ce qu’il devienne ce qu’il est aujourd’hui. Pour moi, il fait partie des trois plus grands beatmakers. Il y a aussi son collectif, dans lequel il y a mon cousin, Member-K, Pavillon Noir, Professeur, Franklin. Il y a aussi Nass, Curtis, DonBeatz un jeune prodige de 16-17 ans, très très fort.

Après, il y a aussi Just Music Beats, Buddah Kriss et Oliver Rakoto, que je connais depuis à peu près une dizaine d’années.

Tu as aussi Fabio Giovi, un très bon musicien qui a travaillé surtout dans les années 80, dans le funk ou le reggae. Il tournait beaucoup avec le groupe Imagination. Il a fait « tous soudés » aussi, du Rat Luciano.

Il a bossé avec IAM, avec plein de gens. Et avec lui, c’est pareil : on se connaît depuis six ou sept ans. Mais ça fait vraiment deux ou trois ans qu’on travaille vraiment ensemble. Il m’a aussi appris à découvrir ce qu’est la musique. Par exemple, un piano synthé et un piano à queue n’ont rien à voir. Un piano à queue ne vieillit pas, quinze ou vingt ans après il reste le même. L’émotion transmise est identique. Aujourd’hui c’est en prenant ça en compte que l’on construit des sons avec Fabio.

Il y’a aussi Nef avec qui je fais des sons « classique rap français ». Il a cette technique de sampling très bonne.

Je peux parler aussi de Genius Lido, un très bon jeune beatmaker. Il a notamment fait la prod du morceau « Hey Colette ! » avec R.E.D.K.

Je pense n’avoir oublié personne.

Et, juste pour répondre à ta question (rires), j’écris tout le temps, mais sans prod. C’est seulement après que j’imagine la prod et ce que j’aimerais entendre pour mettre en valeur mes textes. J’essaie donc de la construire avec Fabio ou Skenawin Music.

Des fois, quand je veux un truc très cain-ri, j’vais aller voir Just Music Beats, Buddah Kriss notamment.

Et des fois, comme tous les rappeurs, je vais aller voir des beatmakers en leur demandant d’envoyer des prods de telles ou telles couleurs en fonction de l’humeur que j’ai. Comme précisé en début d’interview, j’ai déjà ma colonne vertébrale et je n’ai pas envie de dévier.  Avant c’est un défaut que j’avais, je faisais une compilation, ça n’avait ni queue ni tête, et donc pas d’émotions. Je préfère maintenant faire un projet avec une cohérence, et sortir un projet plus tard avec une autre cohérence, plutôt que de montrer une palette de tout ce que je sais faire. D’ailleurs je ne suis même pas dans ça, j’essaie juste de faire des treize titres pour rester dans le thème (rires). Et sur les treize titres, tous se ressemblent dans les dires, pas dans la couleur. Parce qu’au contraire, je veux que les dires se ressemblent sans que la forme soit identique. C’est pour cette raison que dans « Plume 13 », il y a une vraie cohérence, même si après coup je trouve plein de choses à améliorer. Je pense que c’est un album que tu peux écouter en plusieurs fois. C’est comme ça que je vois la musique. Aujourd’hui, j’ai des albums qui sont bien, mais je les écoute une fois et ça me suffit. Je vais tirer deux ou trois morceaux que je vais faire tourner et le reste je m’en fous. Mais, encore aujourd’hui, il y a des couplets d’Ali de Lunatic que je redécouvre. Lui, c’est un peu différent parce que c’est vraiment compliqué ce qu’il fait. Ce n’est même pas compliqué, c’est fin, très fin.

On a fait une scène ensemble, il a tellement aimé le délire qu’on avait qu’il nous a carrément fait participer à sa scène. On faisait la première partie, après il nous a fait carrément monter. Donc moi c’est ça que je veux, que quand tu écoutes tu te dises « putain ce morceau, comment j’ai fait pour passer à côté ». Par exemple, « Faubourg oublié » et le morceau « Celle qu’on veut voir » avec Akino, c’est des sons que j’aime beaucoup, mais ils ne ressortent pas tellement alors que je raconte beaucoup de choses.

« Faubourg oublié », est inspiré du troisième arrondissement qui est un des quartiers les plus pauvres d’Europe. J’étais chez mon collègue qui a une alimentation et à côté il y a un bâtiment qui s’appelle le Gyptis. J’ai été marqué par les conditions des gens qui y vivent. Il y a des personnes qui ferment la porte avec des cintres. Des gens qui ne paient pas leur loyer et qui n’ont plus le bip pour rentrer, ils restent entassés devant la porte et dès que quelqu’un rentre, ils rentrent tous dedans.

« Faubourg oublié » est parti de là. Au final, sans parler de la violence ou quoi que ce soit, je voulais juste parler de ce que les gens vivent là-bas alors que c’est le même quartier dans lequel est tourné Plus Belle la Vie. Pour moi c’est une punchline, c’est une réalité violente.

Concernant «Marseille en vrai», est-ce que le clip a été dur à réaliser?

Le remix a été plus compliqué que le premier morceau. Pour le premier, les choses étaient bien établies. On a pris une journée puis il ne manquait que deux ou trois trucs. Pour le remix c’était plus compliqué parce qu’il y a cinq personnes. Cela n’a pas été simple avec les emplois du temps, trouver les bonnes idées pour pas que ça fasse juste «entassé».

Je ne sais pas si les gens ont remarqué, mais chaque intervenant a un maillot de l’OM différent. On a réussi à avoir un collectionneur qui nous a passé des maillots de 86/87, le maillot or du centenaire, le maillot « Ligue des champions ». On a aussi un fil conducteur avec le touriste. Là c’était plus complexe, mais on s’est régalé sur les deux.

Justement, tu parles du foot, c’est une thématique qui revient. Qu’est-ce qu’il t’apporte dans le rap ? Est-ce qu’à la fin d’un matche tu te dis « là j’écris sur ça, il y a une énergie qui peut donner quelque chose »?

Je ne sais pas si je peux dire ça, indirectement peut-être. Il y a ce côté collectif que j’aime, mais j’aime tous les sports collectifs. C’est peut-être pour ça que dans la musique je partage beaucoup, même si je fais très peu de featuring. Que ça soit avec des associations, quand je fais croquer des petits, ou avec des tracks comme « Marseille en vrai ». Il y a l’envie de se surpasser, mais ce n’est pas lié qu’au foot. L’envie d’être à plusieurs et d’aller loin. Réussir tout seul serait super nul!

Et, par exemple, des collectifs comme Mafia K’1 Fry, IAM ou Psy4 de la Rime ça fait 25 ans qu’ils se connaissent et ils sont toujours ensemble. C’est trop beau. IAM, ça fait 30/35 ans et ils sont toujours ensemble, pour moi c’est une vraie réussite.

Tu as publié récemment sur les réseaux une photo où tu fais une annonce avec Illies et R.E.D.K, tu dis « tenez-vous prêt ». C’est pour un futur projet?

C’est pour annoncer que dans l’année, plutôt en fin d’année et l’année prochaine, on me verra me mélanger un peu plus. C’était un choix au début de faire très peu de featuring, hormis avec mes proches comme R.E.D.K, Akino et d’autres. Je n’aime pas courir après les gens, je n’aime pas quémander. Même si j’ai très peu d’ego dans la musique, et en général j’essaie de travailler sur ça, je préfère que tu me dises « Je n’aime pas ce que tu fais », plutôt que tu me dises « oui », ou que tu ne me répondes pas. Et comme tout le monde n’est pas comme ça, je m’étais dit que je n’en avais pas besoin, que je pouvais faire sans. « Marseille en vrai » m’a prouvé que je n’avais pas forcément besoin de ça, tout comme «Côté à 13 », « Point de vue » où je suis seul.

Pour « Marseille en vrai remix », ce sont des amis. J’ai vu commencer Dibson quand il était plus jeune, donc ça lui a limite fait plaisir à lui aussi. R.E.D.K c’est quelqu’un de mon coin. J’ai appris à faire de la scène avec Kalash l’Afro à Rap de rue, c’est lui qui m’a coaché. Et Keny Arkana, c’est la seule que je ne connaissais pas réellement. Elle a écouté la première version, on s’est parlé un lundi, le jeudi elle m’envoie son couplet et après, on s’est lié d’amitié. C’est vraiment une belle personne. J’ai participé au concert à l’Espace Julien pour l’effondrement de la rue d’Aubagne, on est passé en dernier avec Keny. J’ai rarement vu un concert multi-artistes à notre époque où la salle ne se désemplie pas d’un iota. Keny Arkana passait en dernier et la salle ne s’est pas vidée, la foule était en folie.

Keny aussi m’a convaincu dans mes choix et ma direction. Je ne fais pas du Keny Arkana. Elle, elle s’est vraiment engagée, c’est une altermondialiste. Mais dans le fait de faire les choses pour les gens, ça m’a vraiment conforté.

Je me suis aussi rendu compte que les gens aiment bien quand je me mélange, je vais essayer de satisfaire les gens qui m’écoutent, mais aussi de proposer des choses différentes. Par contre, je ne veux pas faire des combinaisons pour un buzz. J’ai écrit une phrase qui dit « Ça fait très longtemps que j’ai arrêté de réfléchir pour le buzz ou le côté stratégique, aujourd’hui j’espère juste qu’à la finalité le son mettra des gifles ». Je préfère juste que le son te marque, comme le remix de « Marseille en vrai ». Sans prétention, je trouve que c’est une des meilleures combinaisons marseillaise depuis très longtemps. Même si je n’avais pas été sur le son, j’aurais trouvé la combinaison super belle. En plus, on a quadrillé les quatre coins de Marseille sans le vouloir.

Pour en revenir à « Plume 13 », quel est ton morceau préféré?

J’en ai trois en fait. Même pas, quatre ! Quatre que je peux écouter plusieurs fois.

Il y a l’intro « Sans refrain », « Là où ». J’aime aussi beaucoup « Ton grand frère et moi » parce que ça parle des jeunes de mon âge. Et enfin l’outro « Argot et poésie », parce que j’écris pour les gens qui ont un cœur et cerveau. Pour mes sons, je pense qu’il faut vraiment ça, ce n’est pas faire des études ou quoi que ce soit, c’est laisser parler ton imagination, ton cœur, réfléchir à ce que tu écoutes.

C’est mes quatre sons que j’aime beaucoup dans ce projet.

Enfin, tu nous as évoqué un futur projet, peux-tu nous en dire plus?

Pour l’instant je ne peux pas en parler, mais je n’ai jamais été autant productif en une année. Je n’ai jamais autant proposé de choses, je n’ai jamais été aussi actif et aussi surprenant, je pense. Il y’a des featurings qu’on travaille et que les gens n’auraient pas imaginés. C’est très cliché, beaucoup de rappeurs disent ça, mais je pense passer une étape au-dessus. Ce que les gens ont pu découvrir avec « Plume 13 », avec l’identité que j’ai, va vraiment s’intensifier, se justifier et se remarquer.

Le projet est maintenant disponible, il est donc temps d’aller le découvrir!

Nous remercions infiniment Relo pour le temps qu’il nous a accordé et espérons qu’après cette lecture vous aurez d’autant plus envie de découvrir son rap.

CET ARTICLE A ÉTÉ RÉDIGÉ PAR :

Léa Sapolin
Rédactrice en chef adjointe et webmaster du Magazine.
Passionnée de HipHop français et de musique à textes, en charge de la partie rap du magazine depuis mes 11ans.
Chargée de communication à mon compte et chef de projet Web à Oxatis.
Projet perso en cours : www.omega-13.fr

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