L’été n’est pas fini ! Après un soir à la fiesta, on en est sûr.
L’arrivée…
On est accueilli par une association qui nous distribue des cendriers de poche, Pot Commun. Un bon point pour l’environnement ! En pénétrant sur l’esplanade du J4, nous passons devant les quelques stands du village associatif et les différents food-trucks. Au fond d’un conteneur trône l’une des magnifiques peintures de l’exposition FIEST’ART. Le décor est assez minimaliste, simplement des tentes blanches et les grandes scènes.
La banda du dock est déjà là. Quelques festivaliers âgés se déhanchent sur les sons cuivrés de notre fanfare préférée, au soleil couchant. Les vestes noires des musiciens sont couvertes de badges allant d’AC/DC à Che Guevara en passant par Rammstein… La Banda a un drôle de patchwork sur ses uniformes. Ils font le tour de l’esplanade, sur Come with me, la célèbre reprise de Kashmir par Puff Daddy. Interprétée au mégaphone, c’était juste hallucinant !
SoVox : le baptême du feu
Après ça, on a attendu l’arrivée des petits nouveaux, qui font parler d’eux à Marseille ces derniers mois : SoVox. Les deux minots arrivent sur scène très déterminés, font un maximum de bruit et surkiffent leur première représentation d’envergure, sur la scène de la Major. Enzo debout tabasse sa batterie, dont la grosse caisse est montée comme un tom. Il chante en anglais avec une voix énervée. Charles délire et riffe à la guitare, en prenant le lead à la voix sur certaines musiques. Les deux jeunes musiciens dégagent une énergie qui fait plaisir à voir, dans une ambiance on vous montre ce qu’on a monté au garage. Ça sent la salle de répétition, la sueur et la passion, c’est cool. On sent que leur show n’est pas encore tout à fait rodé, que l’échange avec le public n’est pas très fluide, mais ça fonctionne. En bref, on a passé un bon moment. La fosse n’était pas pleine, mais beaucoup de curieux sont passés pour jeter une oreille et une équipe de groupies était au rendez-vous. On les rejoint après le concert dans leur loge pour une petite interview, à lire prochainement sur Extended Player !
Catherine Ringer
Quelques minutes plus tard, Catherine Ringer prend la relève pour chanter les Rita Mitsouko. Deux guitaristes, basse, batterie, un clavier debout et l’autre derrière ses machines dans une combinaison rose. Le groupe est fourni. Catherine Ringer chante en français et en anglais, avec sa voix technique et charismatique. Il y a une touche rock psychédélique, une ambiance glam et gentiment déjantée façon années 80. Elle interprète évidemment tous ses classiques, histoire de ravir les présents. « Marcia Baila » est de la partie, tout comme le déhanché de la chanteuse, omniprésent et prenant tout son sens lorsque la diva nous parlera de sirène en manque d’amour. Le pari est réussi, on passe des jeunes punk de SoVox à de la chanson française à la sauce rock, les publics de toutes les générations se régalent.
Fred Nevché
Ce soir, nous avons découvert Fred Nevché. Jamais entendu parlé auparavant, on sort en retard de l’espace pro… Tout de suite, on est séduit par l’ambiance lounge et poétique, les sonorités électro et les mots originaux qui flottent dans la musique. Simplement appuyé par un clavier et une batterie, Fred passe de la guitare au piano, nous emmène en voyage. Embarquement depuis une plage d’Andalousie, pour l’horizon de l’océan. Fred Nevché déclare qu’il joue à domicile pour la troisième fois , on comprend pourquoi le public est dense et si enthousiaste. L’ambiance change, des passages acoustiques joués sur un fond vidéo… Une expérience vraiment prenante.
DUB INC de retour à Marseille !
Puis c’est au tour de Dub Inc de monter sur la grande scène ! La foule est compacte, je perds un tympan sous les cris d’une fan, avant même le début du concert. Les cinq musiciens s’installent, la musique commence. Les voix s’élèvent mais toujours pas de MCs sur scène… Tout à coup, l’un après l’autre, ils font irruption sur scène dans le délire collectif. Une rythmique implacable, des riffs reggae qui retournent la tête, la voix ragga d’Aurélien, les vocalises raï de Hakim… Ça vibre d’énergie, de diversité, de fraternité, un vrai régal. Le groupe et surtout les deux chanteurs ont un charisme survoltant, interagissant sans arrêt avec le public et le soulevant à volonté. « Pas de ça entre nous Marseille, ça fait longtemps qu’on se pratique. Alors, pas de chichis ! »
On voyait Catherine Ringer danser en coulisse, puis finalement elle est venue sur scène pousser la voix avec Hakim sur Ensemble. On y a entendu des classiques « Tout ce qu’ils veulent », « Rudeboy » et des morceaux de leur dernier album « Millions », dont nous vous parlerons plus en profondeur dans notre interview, à paraître prochainement.
Pendant plus d’une heure vingt, le reggae calibré de DubInc a fait vibrer la foule, fidèle aux albums du groupe. On pourrait en parler deux heures, mais ça ne transmettrait pas à quel point c’était la patate ce concert !
Sur la scène de la major, c’est l’Algérie qui est au contrôle. Sofiane Saidi & Mazalda ont pris la relève à coup de Blues, Raï, psyché Rock. L’atmosphère est hypnotique, le son est agréable. On ne retrouvera pourtant pas autant d’énergie que celle apportée par Dub Inc quelques minutes plus tôt. De l’autre côté, sous les « frous-frous » virevoltants et colorés, DJ Oil ambiance les festivaliers les plus noctambules. L’heure tardive me pousse à me retrancher sous la couette. Une attitude raisonnable puisque demain, la folie de la Fiesta reprendra.
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CET ARTICLE A ÉTÉ RÉDIGÉ PAR :
- Vincent est chroniqueur depuis 2015 pour Extended Player. Longtemps impliqué dans le milieu associatif marseillais en tant que président de PARNAS', Vincent a récemment créé son entreprise d'évènementiel, production audio-visuelle et assistance administrative : NATCHEZ MUSIC.
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