Kofs à l’Affranchi : une première date entre retour aux sources et projection d’avenir

Kofs à l’Affranchi : une première date entre retour aux sources et projection d’avenir

Le 27 juin 2025, Kofs donnait à L’Affranchi son tout premier concert solo. Un fait plutôt surprenant pour un artiste déjà bien installé sur la scène nationale. Comme beaucoup d’artistes marseillais de sa génération, il était jusque-là plus coutumier des showcases que des véritables concerts. Le choix de L’Affranchi, salle mythique du rap marseillais, n’a lui rien d’étonnant : c’est là, comme il le confiait à La Provence, qu’il a chanté pour la toute première fois de sa vie, il y a près de vingt ans. Revenir sur cette scène, c’est un retour aux sources, un geste fort et symbolique.

« Mon école » : un projet hommage qui nous parle

Ce qui nous a poussés à y aller, c’est son projet en cours : Mon école. Un album hommage où Kofs invite les artistes qui ont bercé sa jeunesse, mais aussi la nôtre. Entendre des voix comme celles de Brasco, Kery James, Sinik, Intouchable, Kamelancien ou encore Mac Tyer, résonner aux côtés de Kofs, c’est une proposition rare. Un pont entre les générations que l’on ne pouvait pas manquer. On a donc pris le bus 40 direction L’Affranchi, avec la curiosité en poche.

Une salle peu remplie mais une vraie ferveur

Sur place, la première chose qui frappe, c’est qu’il n’y a pas autant de monde que ce à quoi on s’attendait. Mais ceux qui sont là sont de vrais passionnés, une fanbase qui connaît chaque texte, chaque intonation, qui scande les morceaux sans relâche. De leur côté, l’équipe de Kofs semble satisfaite de l’énergie dans la salle et du rendu global de cette première date compte tenue de la communication tardive sur ce concert.

Une présence scénique et une voix qui marque

Kofs impose. Sa voix — grave, chargée de tension — capte l’attention dès les premières secondes. Elle porte un poids, une densité qu’on retrouve rarement sur scène. Entouré de ses proches, avec Nass aux platines, il délivre une performance solide. Pas parfaite, certes, mais habitée.

Ce qui frappe surtout, c’est le contraste entre cette voix puissante, presque intimidante, et le visage de Kofs qui s’anime, s’ouvre, s’émeut. Il s’amuse, il savoure, il est presque enfantin par moments. Visiblement comblé, il semble vivre ce moment comme un aboutissement personnel.

Des invités marquants et une belle surprise

Le show a été ponctué par les interventions de 6coup MC, Demon One et YL. Ce dernier, qu’on a critiqué par le passé pour ses prestations live approximatives, a cette fois créé la surprise : pas de playback, une vraie présence, et un de ses morceaux les plus célèbres livré avec intensité. Un retour en grâce bienvenu.

Une tournée ambitieuse se profile

En fin de soirée, on apprend au détour d’une discussion les ambitions de l’artiste : une tournée d’envergure avec des noms forts, et pas seulement issus du rap. Car Kofs, c’est aussi le cinéma : on l’a vu dans Chouf, BAC Nord, et tout récemment dans K.O.. Cette double casquette lui permet de naviguer entre deux mondes, et de prévoir des concerts à son image : puissants, narratifs, et spectaculaires.

S’il commence par L’Affranchi, c’est parce que cette salle compte pour lui. Mais les prochaines étapes le mèneront vers des Zenith, des tournées nationales, peut-être même au-delà. Pour Kofs, cette soirée était un début, pas une finalité.

Une première date sincère et marquante

Loin du formatage ou du spectacle calibré, ce premier concert solo à Marseille était un moment sincère. Une façon de dire : « Je suis là, et je n’oublie pas d’où je viens ». Pour les fans présents ce soir-là, et pour ceux qui suivront sur les prochaines dates, une chose est claire : Kofs a ouvert une nouvelle page de sa carrière. Et elle commence à la maison.