Elles surplombent la scène et se suffisent à elles-mêmes : N.T.M.
Ce sont ces trois lettres que Jérémie Lippman a décidé de mettre au centre du concert, en géant. Le metteur en scène le sait: « Il ne faut pas avoir peur de la puissance d’NTM ».
Face à cet acronyme, le cœur du public bat son plein. L’impatience est de mise : un concert de ce gabarit n’a pas lieu tous les quatre matins.

 

Ils sont venus à plus de 40, techniciens et artistes, pour faire renaître le groupe mythique des années 90.
Les premiers à se montrer sont les deux Djs, perchés sur deux chiffres, le 9 et le 3, histoire d’avoir le « Seine Saint-Denis style ». R-Ash et DJ Pone envoient les premières notes et jouent les chefs d’orchestre. Ils nous rappellent à tous que le DJing est un art à part entière.

Quelques instants plus tard, les deux poids lourds du game font leur apparition. Kool shen et Joey débarquent.

Joey, l’energuehumaine, ne peut s’empêcher de parler de la demi-finale qui a eu lieu le jour précédent. Enfant euphorique emporté par la victoire, il lâche des « On est en finale » à tout va. Kool Shen revient dans le vif du sujet et parle de ce qui nous unis : le début du HipHop, 83, le graff, le DJing. Mais attention, « Tout n’est pas si facile ».

Le jaguar impressionne toujours autant par sa hargne et son énergie. Les deux artistes ne débarquent pas de nulle part. À leur seule présence, on ressent les années de scène et de complicité qu’ils se traînent dans les pattes. Pone, perché sur son podium, scratche et transpire autant que les artistes. Il fait chauffer les platines. Vinyles en arrière-plan sur écran, toute l’essence du HipHop est présente, tant dans les symboles que dans l’énergie.

Les titres s’enchaînent. Puis arrive Raggasonic, le mastodonte du Ragga, le groupe qui nous aura apporté les premières vibes du mouvement en France, composé de Big Red (que nous avions interviewé en 2016) et Daddy Mory.

Kools Shen se met ensuite en retrait pendant que Joey Starr interprète « Pose ton Gun ». Quelques minutes plus tard, ils inversent les rôles et l’as du poker reprend les manettes, accompagné de Busta Flex et Grain de sable: « FALÉKSABUG». Les trois artistes interprètent ensuite « L’avenir est à nous ». Busta Flex impressionne par son flow. On l’avait perdu de vue, son retour dans le paysage artistique nous fait le plus grand bien. Après une release party à la Place, le centre culturel HipHop basé aux Halles,  au cœur de Paris, Busta testera son nouveau set, à Sète, dans quelques jours. 
R-ash et Pone entament ensuite leur moment de gloire et s’engagent dans un duo de Djs.
Puis, les écrans changent de thème: bombes de graff, « Paris sous les bombes ». Les sweats tombent et les classiques continuent de s’enchaîner. On avait presque oublié qu’NTM nous avait pondu tant de titres marquants. Les interludes s’articulent autour de taquineries : conflits blancs/noirs, « La différence ne se voit que dans les yeux des batards ».
Trêve de plaisanteries et place aux « Popopop » pour animer les milliers de personnes présentes. Puis, retour aux discours sages puisqu’aujourd’hui parents, nos deux rappeurs sont pleinement conscients qu’il ne faut « chercher ailleurs l’amour qu’il devrait y avoir dans tes yeux ».

Les sirènes de flics et les lumières rouges prennent le relais, les doigts se lèvent, la Police est prise pour cible.
Arrive ensuite le jeune Nathy qui vient épauler Joey. Ce duo prend le titre de « Carribean Dandy » et nous traîne dans l’ambiance des sounds system. Ces deux artistes aux racines créoles ont su trouver leur force dans leur différence où Old school et New school s’opposent.

Quelques minutes plus tard, c’est au tour de Lord Kossity de faire son apparition. Qui ne se rappelle pas de cet artiste à la voix grave, toujours entouré de demoiselles sexy ? C’est bien lui qui a donné toute sa puissance au titre « Ma Benz ». Aujourd’hui plutôt présent dans des ambiances dancehall, il a su garder son aura de séducteur.

Quelques sons plus tard, le dernier invité sort de l’ombre. Le charismatique Zoxea apparait pour rythmer le dernier morceau et appuyer ses acolytes. Ce morceau, c’est une histoire de groupe, VI My People, ils sont donc en nombre sur scène pour l’interpréter.
Issu des Sages Poètes de la Rue, Zoxea, le King de Boulogne, peut être considéré comme un parrain du HipHop, il a apporté sa touche au mouvement sans jamais cesser d’innover.

Le concert touche à sa fin et il n’est pas simple de se remettre de ses émotions. Les BPMs ont certainement accéléré le rythme de notre cœur, et la nostalgie nous a pris pour cible. Les artistes viennent saluer le public. Il est temps de se calmer, et de rentrer. Anthologie.

 

Histoire de rester dans la nostalgie, en musique, nous vous laissons repartir en 98 avec ce live qui clôture aujourd’hui le show du groupe :

CET ARTICLE A ÉTÉ RÉDIGÉ PAR :

Léa Sapolin
Rédactrice en chef adjointe et webmaster du Magazine.
Passionnée de HipHop français et de musique à textes, en charge de la partie rap du magazine depuis mes 11ans.
Chargée de communication à mon compte et chef de projet Web à Oxatis.
Projet perso en cours : www.omega-13.fr

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