À l’occasion de la sortie du nouveau clip « RACAILLE PARIS » de LeoSeviyor, l’équipe d’ExtendedPlayer a décidé de partir à la découverte de cet artiste « rap » plutôt atypique. Encore peu connu du public, cette petite interview introductive vous permettra de découvrir l’univers et les opinions du personnage. Mais avant, place à la musique ! :

ExtendedPlayer : Pouvez-vous brièvement vous présenter ? (Leo Seviyor c’est qui ? Il fait quoi ? Et comment ? – Le magazine vise principalement à faire découvrir de nouveaux artistes, ce pour quoi une présentation est toujours la bienvenue)

Leo S. : Très dur de se présenter

Je suis un rappeur parisien, un amoureux de musique et fier d’appartenir au mouvement hip hop.

J’appartiens au collectif SKWERE (3010, Pesoa, Tony Karino….). Parallèlement, j’ai deux groupes avec lesquels je sillonne la France, dans deux registres différents et je me produis en solo également.
– LES MAINS SALES, jazz/ hiphop
– MOSTER, électro/hiphop

Avec mes groupes, c’est l’appel du public, de la performance live qui nous guide. On n’est jamais rassasié de concert; on en veut toujours plus dans de nouveaux endroits.
Tout ça m’enrichit, et par conséquent mon projet solo aussi.

ExtendedPlayer : Comment est née votre passion pour la musique, et qu’est-ce qui vous a poussé à écrire vos premiers textes ?

Leo S. : Elle est née de mes oreilles et du bon goût de mes parents : l’appel du beau. C’est de là que viennent mon goût et ma passion pour la musique je pense.
Quant à l’écriture de mes textes, un peu comme beaucoup, c’est quand on commence à faire face à des émotions et sentiments nouveaux, vers l’adolescence, on cherche à les exprimer avec nos mots, on cherche les mots de nos aînés pour nous guider vers la compréhension de ce que l’on ressent pour que ça ne reste pas incompris.
Et puis j’y ai vite pris goût. Apprendre, comprendre puis jouer avec les maux avec mes mots.

ExtendedPlayer : Vous pensez que « La société est de plus en plus mixte » et que « la musique ne peut donc être le jeu du communautarisme », pouvez-vous décrire les multiples facettes de votre musique et définir les différents styles musicaux qui selon vous vous correspondent ?

Leo S. : Ma musique n’a pas beaucoup de facettes : Je rappe. Mais je refuse d’opposer rap et chant lyrique par exemple. La musique, selon moi, ne doit avoir comme seul vecteur, que la beauté: soit elle éphémère ou infinie.
Mais je peux parler de mes goûts musicaux. J’aime le jazz quand il n’est pas prétentieux, j’ai le rock quand il audacieux, j’aime l’électro quand elle n’est pas abrutissante et j’aime tout type de paroliers tant qu’ils sont sincères.
En 2015, une musique n’appartient pas à une communauté. Les langues et langages sont transfrontaliers. On parle chinois à Paris, on mange des macdos à Istanbul, on chante en italien du John Lenon en Centre Afrique… La musique appartient donc à chacun d’entre nous. Dans mon cas, j’aime à croire que je ne suis pas encore assez proche des chants grégoriens, mais j’y travaille (ahah)

Leo SeviyorExtendedPlayer : Il parait que, pour vous, la musique est « synonyme de libération » et que sans musique vous seriez réduit à être « un autiste sans paroles ». Ainsi, on comprend que pour vous la musique est un moyen d’expression sans égal. À travers votre musique quels messages tentez-vous de faire passer et en vous lançant dans la musique quel but vous êtes-vous donné ?

Leo S. : AHAHAH bonne question…. ma réponse va être courte, promis.
Je n’ai qu’un message: « pour une fois, essayons de ne donner que de l’amour, et on verra où ça nous mènera » ON voit bien assez où les guerres, les égos, les guerres d’égo, la vilainie humaine, la haine nous ont amené. Essayons autre chose.
D’ailleurs, « Seviyor » veut dire « aime » en Turc. Pour dire à quel point je suis dans le Peace and Love.
Mon but ? Partager, Créer, Donner, Recevoir… Vivre en somme, en restant moi à 100%, voilà le but que j’avais en me lançant et l’objectif qui me permet de me lever sourire aux lèvres tous les matins.

ExtendedPlayer : Dans vos textes vous faites souvent allusion à la religion, que pensez-vous de son rôle et de son impact actuellement dans le monde ?

Leo S. : L’impact de certaines religions est évident dans le monde actuel… Les codes, moral, lois qui nous régissent sont issus pour beaucoup de la religion. Et de manière positive le plus souvent. Néanmoins, j’aimerai arriver à pousser tout le monde à se poser la question : pourquoi je pense de cette manière, pourquoi l’Autre, le Différent, l’Etranger, pour Albert ne pense pas comme moi »
Je refuse, La Vérité unique, Le mode de pensée unilatéral. Je n’aime pas les dogmes qui ne poussent que vers plus d’infantilisation. Voilà tout.

ExtendedPlayer : Dans votre récent clip « #EddieMurphy, la phrase « Je mange un steak sur le dos d’une blanche » est répétée. Y-a-t’il un sens caché, une critique à comprendre derrière celle-ci ?

Leo S. : Un sens caché non. On fait juste référence à la photo d’Eddie Murphy lui-même mangeant un steak sur un mannequin nu. C’est du 100% premier degré. La référence la plus pertinente est la phrase qui la précède  » fruit bizarre accroché aux branches », issue du morceau de Billie Holiday « Strange fruit » écrite par un auteur juif polonais et qui traite des esclaves pendus aux arbres.
Le morceau traite de la difficulté d’intégration en France. Même si chacun aura son degré de lecture bien sûr. Mais ce que je voulais dire de manière plutôt légère dans ce morceau c’est  » comment peut-on s’intégrer dans un pays quand les murs, les fresques, les fondations même, rappellent à chaque coin de rue que l’on est bon qu’à rire, ou être servant, porteur pour le maître blanc ?  » C’est plus une réponse à ceux, soucieux que les français issus des « minorités visibles » comme ils disent, s’assimilent en rappelant à qui veut l’entendre que la France est le pays des droits de l’homme et qu’elle est contre les discriminations.
Le siècle des Lumières fait partie du « roman national » comme ils disent, mais franchement, je pense qu’il est temps de sortir de la fiction et le fantasme des gloires passées pour grandir ensemble dans une réalité qui ne peut être plus sombre.

Extended Player : Pouvez-vous nous présenter le projet sur lequel vous travaillez actuellement ?

Leo S. : Comme d’habitude je suis sur 10 000 projets en même temps.
Les Mains Sales : un prochain clip mi-mai ( SARTROSE) et un album pour la fin d’année (dernier EP avril 2014)

MOSTER: un prochain clip en juin et du live du live du live (dernier EP décembre 2014)

LEO SEVIYOR: un ep est en cours de préparation en collaboration avec RIKE LUXX (4 titres) et sincèrement il me tient à coeur de le sortir. Je ne me suis jamais autant livré que sur ces 4 titres.

Mon grand chantier c’est « OPERA GARNIER // OMERTA CARTIER » : EP, album, mixtape, deux titres ou juste un doux rêve, je ne sais pas, mais c’est en cours.
Un clip fraichement sorti (RACAILLE PARIS) https://www.youtube.com/watch?v=jziisKFULVw
Et des tracks goodies si jamais j’ai le temps ahahah (freestyle)… j’aime trop ça…

Merci !

Suite à cette petite interview, nous vous conseillons tout simplement de suivre cet artiste prometteur, se démarquant des rappeurs actuels par des propos plus réfléchis et plus subtils en optant pour des sons… moins classiques !

CET ARTICLE A ÉTÉ RÉDIGÉ PAR :

Léa Sapolin
Rédactrice en chef adjointe et webmaster du Magazine.
Passionnée de HipHop français et de musique à textes, en charge de la partie rap du magazine depuis mes 11ans.
Chargée de communication à mon compte et chef de projet Web à Oxatis.
Projet perso en cours : www.omega-13.fr

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