Pochette à part Noël MA l’époque où Extended Player s’appelait encore StandardS, l’Aventurier multimusiques, il y a un groupe qui avait été particulièrement apprécié. Madinka et sa pop synthétique bien sentie. Son chanteur et compositeur, Noël Matteï n’a jamais lâché le morceau. Si entre-temps il a plutôt officié dans l’écriture, avec la parution d’un premier roman remarqué – « Plus Bisensuel que Sexuel » -, il revient avec une mise en bouche plantant un décor nouveau. Les mots, évidemment, chantés, susurrés, parlés. La musique, ouverte, décomplexée et malgré tout très cadrée. « à part », le titre phare, avance en éclaireur, sur les pistes de Jules et Jim, des amours non conformes parce que hors-norme. Noël Matteï est à la poursuite de cette liberté (« Je crois qu’ils sont des fantômes de nous »), parce que nous n’osons pas et qu’il reste des tabous, malgré tous les interdits aujourd’hui dépassés. Une raison peut-être pour imposer ce ton confidentiel qui plane sur les atmosphères développées ici. « dis-lui (les rêves que tu rêves) » bénéficie d’une ambiance très contemporaine, construite sur des sonorités espacées, alors que « garden » s’expose sur une ligne synthétique serpentine : «  Je me suis toujours efforcé de croire que rien n’était impossible ». La suite de l’album est constitué de remixes. Ceux de « Lesbian boy », qui s’inscrit naturellement dans le propos présent, avec ses murmures sur des percussions excessives, ou l’art de cultiver le paradoxe, et de « mon enfant », titres plus anciens, ainsi que de « dis-lui », qui prend une fausse direction « dance » en raison de son rythme plutôt lancinant, et « garden » qui devient encore plus contemporain, presque industriel, avant lui aussi de virer un moment sur un tempo électro. Quant à « à part », revu par Dominik Nicolas, dans une version « Sunday Dom », qui lui donne une seconde vie avec ce support de séquences entraînantes et ses clins d’œil mélodiques synthétiques joyeux, il bénéficie d’une troisième version retravaillée à partir de celle-ci, encore plus aérienne, par Gyom Thomas, puisant encore plus loin dans les effets synthétiques et vocodés. Ce disque parait juste à la suite de « La Beauté De L’Idée », de Dominik Nicolas, justement, pour lequel Noël a écrit plus de la majorité des textes. Il est agréable de voir comment l’artiste a su faire la part des choses. Si Madinka avait beaucoup d’affinités musicales avec Indochine, Noël Mattéï aurait surtout avec Dominik des affinités en lien avec la maturité, artistique et personnelle, conservant une approche musicale bien à lui. « à part » quoi. C’est justement ce qui est bien.

 

Noël M en bleu

Noël Mattei

CET ARTICLE A ÉTÉ RÉDIGÉ PAR :

Marc Sapolin
De l’organisation de concerts aux interviews d’artistes il n’y avait qu’un pas. Plus de vingt-cinq ans de rencontres avec les artistes et toujours la passion de la découverte.

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