DJ DJEL

Dj Djel, notre DJ préféré, chauffe la salle avec un mix fait pour séduire les adeptes de HipHop. On y retrouve de grands classiques tels que « Le missile est lancé » de Keny Arkana, « Block Party » des Psy4 de la rime, « Mars music » de RedK, ou encore des morceaux d’IAM ou de la FF. Le tout contrasté avec des classiques ricains, notamment comme ceux de Busta Rhymes. À cela s’ajoutent les nombreux scratchs de Dj Djel qui rendent l’ensemble exceptionnel.  Voir ses mains bouger de la sorte donne clairement envie de s’adonner à cette discipline en participant à ses cours de DJing , mais il faudrait deux vies pour se mettre à tout ce qu’on aime.

RELO A.K.A NAPO

Après ce mix, Djel reste aux platines et Relo, A.K.A Napo, le rejoint sur scène. Ça fait un moment qu’on entend parler du bonhomme, qu’on a constaté qu’il excellait dans le rap sans pour autant l’avoir vu faire un set complet. Autant vous dire qu’on attendait ça avec impatience. Le gars est signé chez Neochrome. Ça vous parle ? De mon côté les compils Neochrome ont marqué mon enfance. Notamment la 3 que j’ai saignée pendant plusieurs années.

Relo, après son premier morceau, nous lâche avec simplicité « Je viens de manger un couscous, je suis tarpin lourd ! » puis interprète son nouveau titre qui semble être dédié aux joueurs de FIFA. Ça parle à « Marseille, ses communes et sa périphérie » et on a bien compris qu’il fallait lui « passer la manette ». Perso, je ne suis pas foot, mais ce n’est pas le cas du public. Les supporters de l’OM sont là, le drapeau MTP vole au vent. Comme quoi, rap & foot ont fait et continuent de faire bon ménage, d’autant plus lorsqu’on parle de rap marseillais et de l’OM. L’apparition de Relo ne s’est pas arrêté à des titres sportifs, on a pleinement apprécié « Vice de fond » qui met en lumière la volonté d’honnêteté qu’a l’artiste envers son public.

3e OEIL : LES VINGT ANS

Nos deux acolytes quittent maintenant la scène. Une vidéo prend le relais : c’est un micro-trottoir de Mediapac (Media comorien particulièrement intéressant). On se retrouve donc plongé dans les rues de Paris comme de Marseille. La question est simple : Connais-tu 3e Œil ? Certains oui, d’autres non. Il y les amis, des inconnus, des enfants de ceux qui ont écoutés, et ceux qui écoutent depuis toujours. Bref, le tout nous démontre que l’album « Hier, aujourd’hui, Demain » est un vrai classique qui a marqué l’histoire du rap français. En parlant de ceux qui écoutent depuis toujours, dans la salle, il y a tout plein de « Veilles têtes ». Le 3e Œil s’en réjouira d’ailleurs tout au long du concert, en multipliant les dédicaces et nous spécifiant qu’il y a des têtes qu’ils n’ont pas vu depuis 20ans ! La vidéo s’interrompt sur la voix de Mombi, A.K.A. Jo Popo qui, depuis l’arrière-scène, nous annonce qu’il y aura de nombreux guests.

Pendant ce temps, discrets, DJ Elbino & DJ Soon ont pris place derrière leur platine respective. Ce soir, on a la chance d’avoir deux DJs, comme à l’époque où DJ Ralph et DJ Bomb étaient de la partie.

Le spectacle démarre enfin. En guise d’intro: des scratchs, des phrases tirées de l’album telles que « Pensez sans doute qu’il n’y a pas de raison d’avoir peur », et le célèbre et éternel slogan « Marseille et sa production signore » résonne dans l’Espace Julien.

Le premier morceau a marqué mon adolescence « Hymne à la racaille », idéal pour se mettre en jambe. Puis on nous annonce que ce soir c’est « Hier, aujourd’hui et demain », ce qui signifie qu’il y aura de nouveaux morceaux. Un nouvel album se prépare. S’ensuit donc le fameux « Dis leur », nouveau titre.

Après, Damn ! C’est le fameux « Scrute le terrain » qui est joué. Puis, Boss One veut nous emmener dans son monde. Ça marque l’arrivée du petit gars sans gêne, Don Choa de la Fonky Family. Ça parle d’argent, ce fléau… Titre sur lequel apparaissent également Disiz et Fdy Phenomen qu’on n’aura pas la chance de voir ce soir, contrairement à Don Choa qui est bel et bien là, énergique à souhait, fidèle au « petit bordel » qu’il sait mettre avec brio.

 Le morceau d’après est dédicacé à Kader. Jo Popo et Boss One se posent sur le sofa. « On dit un de plus, mais jamais de trop », c’est l’heure d’être un peu plus sérieux.

Puis, le moment est venu pour Mombi de nous présenter son solo « Faut savoir apprécier ». C’est à base de « Yeah yeah yeah », ce sera sans doute le titre dansant du futur album.

Les lumières s’allument ensuite : briquets et téléphones sont brandis. Boss One et Mombi interprètent « Amitié gâchée », grand classique.

Les minots montent ensuite sur scène sous les conseils de Boss One. Ils s’assoient pour être à la première place et profiter du concert comme des rois. Quelques minutes après on remarquera que l’équipe de l’Espace Julien, bienveillant, viendra leur distribuer des bouchons d’oreille. La nouvelle génération : on en prend soin !

Après cet aparté, Sat, membre de la Fonky Family, débarque. « Oulala c’est le retour du Troiz, réveille tous les enfoirés et toutes les garces ». Ça bouge, l’énergie est palpable. C’est signé Marseille 13003, petite dédicace à Félix Pyat, cité marseillaise dans laquelle les membres du 3e Œil ont grandi. Sat nous confie se souvenir de cette époque comme si c’était hier et est fier d’être là ce soir. Les trois artistes enchainent avec « Têtes brûlées », morceau préféré de Boss One.

Puis, Sat demande une faveur, il veut nous balancer « Faudrait leur dire », pour notre plus grand plaisir. « Est-ce donc ça la vie ? Mater la télé ? », les paroles de cet ancien titre nous reviennent peu à peu en mémoire. On part ensuite sur deux titres passés façon « Medley », avec, juste après, le solo de Boss, sa « Poignée de Punchlines ».

C’est au tour de Degun, rappeur de Felix Pyat, de monter sur scène pour nous proposer «1.4.3. niggaz ». Cet artiste a fait partie du collectif de quartier 143 Hallstar’ incluant 3e Œil, Venin et M.O.U.C.H. Les Comores sont ensuite à l’honneur avec « Comoria ». Rohff est remplacé par Sultan, et O.P.I. de Venin par Soldat, de Guirri Mafia (nous avions d’ailleurs eu la chance de les voir à Marsatac en 2017, lien vers l’article). Avec eux bien sûr, Menzo, de la Fonky Family. Le titre « Eldorado », tristement d’actualité, prend la suite. Il est « un peu trafiqué » comme nous le fait remarqué Boss.

Et comme sans DJs un rappeur n’est rien, c’est le moment de Soon et ElBino qui nous balancent un set marseillais avec « Bad Boys de Marseille » d’AKH, un titre de Carré Rouge, de la FF, d’IAM.

Les Psy4 de la Rime partaient au Maroc aujourd’hui, on ne pourra donc pas bénéficier de leur présence. Mais le message envoyé par l’équipe de Soprano les a touchés :  « c’est vous qui nous avez ouvert la voie », dit-il.

Ensuite, Boss et Jo Popo nous racontent que Bouga faisait partie initialement du groupe. À l’époque ils avaient deux managers : Jack & Bouga. On a donc le droit au célèbre « Belsunce Breakdown » interprété par ces trois rappeurs.

Puis, vient le morceau « Y’a pas le choix » sans Shurik’n et Sista Micky. « Si triste » prend la suite et c’est après ce grand classique que la débandade commence. La scène est envahie pour « Le retour du Shit Squad ». Presque toute la Fonky Family est sur scène : Djel, Don Choa, Sat, Menzo. À eux s’ajoutent K-Rhyme le Roi, Bouga, Relo, et même Keny Arkana, belle surprise, tant pour nous que pour les artistes. D’ailleurs elle leur a dit « Je me revois quand j’avais 14ans, sans vous, il n’y aurait pas de rap français ».

Pour finir, les paroles du célèbre « La vie de rêve » emplissent l’Espace Julien. Et histoire de rester fidèle aux basiques, vient l’heure du freestyle avec Relo. Puis, Rasta, le doyen de Felix Pyat arrive comme la Mafia sur scène et demande aux deux artistes de spécifier que « Même si nous faisons la fête aujourd’hui, il ne faut pas oublier qu’un grand nombre de femmes meurent sous les coups de leurs maris ».

Après cet instant de prise de conscience, le temps des dédicaces fait voir le bout de son nez pour nous annoncer tristement la fin de la soirée. C’est fini et on aura goûté à la nostalgie, au plaisir de vivre un concert 100% marseillais, à la côté chaleureux d’un concert à domicile, et à l’envie de découvrir ce prochain album. Nous vous en dirons d’ailleurs plus sur celui-ci dans notre interview de 3e Œil, prochainement disponible.

CET ARTICLE A ÉTÉ RÉDIGÉ PAR :

Léa Sapolin
Rédactrice en chef adjointe et webmaster du Magazine.
Passionnée de HipHop français et de musique à textes, en charge de la partie rap du magazine depuis mes 11ans.
Chargée de communication à mon compte et chef de projet Web à Oxatis.
Projet perso en cours : www.omega-13.fr

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *