Quand la culture se meurt, les passionnés résistent.

Le rap a toujours été un milieu de passionnés où, avec rien, on créer de la valeur. C’est justement ce qu’a commencé à faire le collectif artistique « La Manufracture ». Ils ont commencé entre potes, dans leur jardin. Le but était juste de s’exprimer, de rapper, de partager leur passion à la « chill ». Puis, au fil des années, la soirée rap entre amis s’est professionnalisée. Des groupes ont commencé à venir de plus loin pour offrir leur prestation scénique, le public a commencé à se déplacer également. Sans devenir un vrai « festival », voilà maintenant deux éditions que le « Festi-Garden » est un VRAI concert privé avec une programmation intéressante. La qualité sonore est au rendez-vous, la prestance scénique et les exploits lyricaux des artistes également.

La solution pour atterrir là-bas, c’est juste d’aimer le rap. Quand on est lié par la même passion, on se croise forcément. Dans notre cas, c’est au cours du Demi-Festival que nous avons rencontré quelques-uns des membres de La Manufracture, notamment Satchok, Maniak et Louis. Quelques-moi plus tard, on a reçu un petit « coucou » sur Messenger pour nous convier à l’événement. Le rappeur Nivek, de Istres, s’y rendait aussi, l’occasion de partager le trajet et de sympathiser.

Sur place, perdu au milieu d’un lieu-dit de la Loire, le jardin de Satchok ouvre ses portes. Un plateau remorque trône au centre du jardin, ingénieusement transformé en scène, surplombé par les instruments du groupe de reggae qui clôturera la soirée (batterie, clavier, basse, guitare). Face à cette scène et en amont de l’espace camping improvisé, deux graffitis prennent vie et se dotent de couleurs. Sur la gauche, une caravane détournée en studio d’enregistrement témoigne de la passion du collectif pour la musique. Un foodTruck est présent pour remplir les ventres, les gestes barrières sont évidemment respectées et la possibilité de voir enfin un concert en ces temps de crise sanitaire ravive l’ensemble des sourires.  

Nivek MC est l’artiste qui ouvrira la soirée, après le discours de bienvenue de La Manufracture. Il jouera 5 morceaux pendant lesquels on écoutera assidûment ses textes.

C’est Jah Free, membre de la Manufracture, qui prendra sa suite. Le rap se fait donc remplacer par le reggae et le chiffre « 974 » est repris par l’ensemble du public.

Vient le tour de RLM, groupe de Saint-Étienne. Les deux protagonistes rappent sur des Face B car leurs prods n’ont pas encore été mixées. Au cours de leur set, ils mêlent tonalités arabes, dansantes et rap engagé.

L’Officier Zen, vainqueur lors du concours de freestyles au Scred Festival, est accompagné de DJ Dark. Il nous séduit avec ses textes comme à son habitude.

C’est ensuite au tour de La Manufracture de prendre la relève et de nous montrer qu’ils gèrent autant sur scène qu’en tant qu’organisateurs.

Grenoble s’invite ensuite sur le plateau, en nombre, pour apporter toute son énergie. Opus Crew est sur scène et ça se remarque.

La soirée est loin de se terminer. Nombreux sont les artistes qui vont prendre le pas et faire vibrer le public. Il y a eu notamment Cray On et Diouma, Jeff Fukstyle et Arleckin, Shinny brother and sister, Rémi (pour le mix techno)

Pour clôturer la soirée, Eska que vous avez peut-être déjà écouté il y a de ça plusieurs années avec Eska Crew, nous a fait la surprise de se joindre à l’événement. Un open mic s’est ensuite organisé afin de rester fidèle aux traditions HipHop, on y a vu notamment Joker et Shaolin.

Au petit matin, l’heure est à la discussion : Bilan de la soirée pour certains, difficultés à apprivoiser les excédents de la veille pour d’autres. Les albums se transmettent de main à main, puis la réalité reprend vie. On parle crise sanitaire, mort lente de la culture. Puis, on dresse des plans. N’est-ce pas un devoir aujourd’hui de s’organiser, de monter une tournée tous ensemble, où chacun invite les autres dans sa région.  Créer des associations, trouver des lieux, faire les choses différemment, à petite échelle, redonner vie aux artistes et à la musique pour se redonner vie.

CET ARTICLE A ÉTÉ RÉDIGÉ PAR :

Léa Sapolin
Rédactrice en chef adjointe et webmaster du Magazine.
Passionnée de HipHop français et de musique à textes, en charge de la partie rap du magazine depuis mes 11ans.
Chargée de communication à mon compte et chef de projet Web à Oxatis.
Projet perso en cours : www.omega-13.fr

Commentaires

  1. Bravo au groupe La Manufracture pour l’organisation et la qualité de la 2eme édition du concert privé FESTI GARDEN. Vu votre passion pour le rapp et votre investissement vous ne pouvez allez que plus loin. Je vous le souhaite de tout cœur.

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