Pouvez-vous nous raconter votre naissance artistique? 

Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été du style à poser les choses par écrit. J’ai rencontré le rap très jeune, comme toute ma génération. Tout ce que j’écoutais a rapidement tourné uniquement autour du rap. C’était surtout des textes qui prenaient aux tripes qui se retrouvaient dans mon casque. Je ne sais plus combien de fois je me suis repassé trois albums en particulier : « Abysses » de Scylla, « Réel » de Kery James et « Tout tourne autour du soleil » de Keny Arkana.

Tout ça m’a vite conduit à écrire, d’abord simplement des textes, puis à essayer de les poser sur des instrus, je devais avoir douze ans. Pendant les années suivantes, je me suis très peu intéressé à l’interprétation, mais j’écrivais beaucoup de textes sans prod., sans les mettre en musique. Vers 17 ans j’ai écrit mon premier vrai texte, il s’appelait « L’esprit ». En gros, ça racontait une histoire d’amour qui se passe mal, jusqu’à ce que les dernières phrases expliquent qu’il s’agissait de ma relation avec mon esprit.

Depuis, j’ai eu de longues périodes sans écrire, entrecoupées de quelques soubresauts musicaux. Ça fait seulement un an que je m’y suis mis un peu sérieusement, et ça a donné mon premier EP à six titres « LA VIE EST AILLEURS ».

Si nous devions résumer votre parcours en 3 moments clés auxquels feriez-vous référence? 

Je crois qu’il y a la première fois où je suis passé sur scène, vers 12 ans avec Alki, pour la journée « Jeunes Talents » de notre école secondaire. On ne savait pas ce qu’on faisait, mais c’est là que j’ai pris goût à l’écriture de textes de rap. Après, j’ai arrêté de me poser sur des prods pendant longtemps, jusqu’à ce que je croise la route de Kid$lang et qu’on se mette à se retrouver pour écrire ensemble. Cette rencontre, c’est sûrement mon deuxième moment clé. Le troisième, ça doit être le moment où je me suis rendu compte que j’avais des frères et sœurs ultra doué.es en réalisation de clips, en novembre dernier. C’est là que j’ai commencé à travailler avec Zenne Records, qui réalise les clips de la chaîne. Mon projet, c’est aussi le leur.

Comment pourriez-vous décrire votre univers musical? 

Question difficile. Dans la manière d’écrire, je dirais que mon inspiration prend source dans ce que je vois et ce que je ressens au quotidien, c’est-à-dire une profonde tristesse teintée d’amertume et de colère par rapport au monde qui m’entoure. Vous trouverez rarement un texte joyeux ou plein d’ego trip dans un de mes sons, même si j’aime aussi beaucoup ce style de rap.

Du côté musical pur, j’essaye d’être assez diversifié. C’est ce que j’aime beaucoup dans le rap : l’immense gamme de possibilités musicales, qui ne cesse de s’élargir. Du coup je peux faire de la trap plutôt mélancolique tout comme j’aime écrire des sons plutôt énervés, mais vous pourrez aussi me trouver sur des instrus Old School.

Afin de présenter votre projet, pouvez-vous nous raconter sa conception : comment vous avez procédé pour le concevoir? 

Le premier confinement m’a poussé à beaucoup écrire, donc je me suis retrouvé avec cinq ou six sons en juin dernier. Je me suis dit que ça valait le coup de faire un EP, en one shot, sans vraiment préparer le truc. Puis, au fur et à mesure des sessions studio, l’idée s’est précisée. J’ai enlevé des morceaux, j’en ai rajouté d’autres, j’ai supprimé le couplet d’un feat, … Après, on a commencé à bosser sur des clips avec Zenne Records, ce qui n’était pas du tout prévu dans le projet initial. Et puis voilà, on a fini par sortir ça, avec six morceaux dont je suis assez fier, et deux jolis clips. Un troisième devrait arriver dans le courant de juin.

Pouvez-vous nous parler de votre morceau coup de cœur? 

Sans hésitation « La logique d’une contradiction » de Scylla. Une instru simple, assez old school, qui te berce un peu. Mais surtout la plume de Scylla. Ce texte, tu peux le lire sans musique, il reste tout aussi puissant. Il m’a matrixé pendant toute mon adolescence. C’est « Les initiales d’un fantôme qui a choisi de faire semblant d’exister via un disque ; Les cris d’un silence trop bruyant pour qu’il puisse être dit ; alors il tente de s’exprimer via des lettres vides ». L’histoire d’un homme qui « conseille aux autres d’aller de l’avant, mais se retrouve toujours derrière lui ». Ça date de 2013 mais c’est toujours les mêmes frissons quand j’écoute ce son.

Si vous deviez choisir un morceau à écouter en premier pour vous découvrir, lequel ce serait? 

De nouveau, c’est dur à dire, donc je vais tricher un peu et répondre par deux morceaux. Il y a « L’erreur est urbaine », qui navigue pas mal, au niveau textuel, entre une tristesse désabusée et une colère sourde, qui appelle à l’action. Il y a d’ailleurs un clip sur YouTube. Mais pour me découvrir, je dirais que c’est aussi intéressant d’écouter « Matrice » ou « Cramer ta Porsche », des sons plus énervés. Cela permet de se donner une idée des différents moods que je peux avoir.

CET ARTICLE A ÉTÉ RÉDIGÉ PAR :

Léa Sapolin
Rédactrice en chef adjointe et webmaster du Magazine.
Passionnée de HipHop français et de musique à textes, en charge de la partie rap du magazine depuis mes 11ans.
Chargée de communication à mon compte et chef de projet Web à Oxatis.
Projet perso en cours : www.omega-13.fr

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