Birahima, jeune bambin au regard néophyte, nous embarque à la découverte des causes et raisons des situations politiques africaines les plus complexes. Muni de ses quatre dictionnaires : Le Larousse, le Petit Robert, l’Inventaire des Particularités lexicales du français d’Afrique et le Harrap’s, il fera bien plus que de nous apprendre le Malinké et autres dialectes.

Conflits, manipulations, guerres, tout y passe. Mais son ingénuité abreuve le récit de commentaires perspicaces, cocasses et insolites. Ainsi, chaque acte indécent ou singulier semble banalisé. On comprend les horreurs des guerres tribales, l’implication intéressée du FMI, les décisions absurdes mais inévitables de l’ONU, le refus des aides apportées par les ONG, la fusion meurtrière entre la religion et la politique, les sacrifices aux causes infondées, les aberrations des dictateurs. On comprend. Et si notre sentiment de révolte s’amoindrit peu à peu, on n’en ressort pas moins touché, affligé.

Finalement, Ahamadou Kourouma rend compte d’une dégénérescence africaine à travers un personnage émouvant. Quand l’instructif rencontre le narratif aussi vertueusement, on adhère.

Prix Renaudot 2000 – Prix Goncourt des lycéens 2000 – Prix Amerigo Vespucci 2000

Allah n'est pas obligé

 

CET ARTICLE A ÉTÉ RÉDIGÉ PAR :

Léa Sapolin
Rédactrice en chef adjointe et webmaster d'Extended Player. Amoureuse du rap français et des bonnes punchlines, je pilote la section rap du mag depuis que j’ai 11 ans (oui, déjà !). En parallèle, je suis communicante freelance et chef de projet web, avec une expertise en e-commerce. Toujours connectée, toujours à l'affût des sons qui parlent et qui touchent !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *