Nous attendons Chassol dans la salle de presse avec d’autres journalistes. On attend, mais c’est normal, c’est Chassol tout de même. Il arrive décontracté, demande un soda pendant que nous nous présentons… Chassol nous met à l’aise.
Extended player : Où est ce que tu en es en ce moment ? Sur quoi est-ce que tu travailles ?
Chassol : Je suis dans des choses très très expérimentales en ce moment. Je pensais me « Popiser » mais en fait non, j’expérimente à mort. Je prends tous les morceaux qui existent dans mon disque dur, qu’ils soient à moi, ou pas à moi. Des morceaux qui datent, des morceaux récents, je les prends et je les mets dans le clavier. Je les ralentis et je les superpose à eux-même 3 fois et j’écoute, j’enregistre tout ça, ça fait des morceaux de 40 minutes assez dingues, et après je sample ces morceaux pour en faire d’autres et voilà. Je fais de la chirurgie en ce moment.
Extended Player : Le but c’est quoi ?
Chassol : Le but c’est… de faire les meilleures choses possibles pour moi.
Extended Player : Comment t’es venue cette idée de processus créatif ? C’est assez précis, tu dis que tu le superposes 3 fois…
Chassol : Oui je dis 3 fois mais en fait j’essaie tout. Je bosse en midi depuis 89. Quand j’avais 12 ans, mon père a ramené un Atari 1040 ST avec Cubase, donc j’ai fait pas mal de musique sur ordinateur de 89 à 93. Ensuite, j’ai complètement arrêté un peu par snobisme. Tu vois je me disais : bon la musique électronique… et puis c’est revenu en 2000 quand j’ai eu un Laptop et là je me suis mis à sampler beaucoup de choses et à mettre tous les samples dans chacune des notes du piano, ce qui m’a permis de jouer des samples comme un pianiste. Par exemple j’ai une trompette qui joue un thème correspondant à un ré, lorsque j’appuie sur le ré, cela part de cette note et ainsi de suite avec les autres notes de la gamme. Ça se ralenti si je descends la gamme, si je mets les octaves ça joue deux fois plus vite, je peux mettre la pédale… Donc voilà, c’est des procédés que j’ai développés au fur et à mesure en utilisant des softs un peu différemment de la façon dont ils sont censés être utilisés. Ça m’a permis de fabriquer mes sons. Je fais ça mais je continue aussi les explorations pour pouvoir faire des morceaux ensuite… (Même avec Chassol qui joue avec sa bouche à peu près ce que cela donne… Le processus reste complexe à appréhender. Comme nous le disions plus haut : c’est Chassol. C’est nécessairement technique !)
Extended Player : C’est ça que tu appelles le superscore ?
Chassol : Oui ça a un lien aussi avec ça, l’ultrascore. J’harmonise plein de discours, plein de gens, je me constitue de la matière, je filme des gens, je filme des animaux, je filme de tout et je mets tout ça dans le disque dur. Ensuite, j’essaie de faire une boule avec le tout et de faire des morceaux, des pièces… J’expérimente beaucoup et je vais faire un nouvel album, un nouveau show et un nouveau film pour mars 2018.
Extended Player : Tu vas aller quelque part en particulier pour réaliser ce projet ?
Chassol : Oui je vais quelque part, mais je ne vais pas très loin de chez moi, je vais en Seine Saint Denis. Ça me change un peu de l’exotisme que j’ai déjà bien expérimenté. C’est un film qui va être axé sur le jeu, l’idée du jeu. Ça parle de l’altérité, de compétition, de collectif, de hasard et j’ai envie d’essayer de faire le jeu que j’aimerais voir exister. Un jeu où je pourrais mélanger trois chanteuses que je prends là, que je mets dans le désert, après je prends un chœur d’orchestre ici, je les fais se percuter, et puis je prends une chanson indienne ici, une ligne de basse par-là, une escadrille d’oiseaux qui passe et voilà… J’essaie de mélanger tout ça avec l’animation. Ce sera le même concept que ce que je fais actuellement avec mon batteur et l’écran derrière, mais le thème va changer et je vais prendre des gens de Seine St Denis. Je vais filmer les cours de récréation, les matchs de basket etc.
Extended Player : Tu travailles beaucoup avec l’image et le son, quel sens est-ce que tu donnes au mélange de l’image et du son ? Est-ce que c’est indispensable aujourd’hui ou est-ce que c’est un parti pris artistique ?
Chassol : Ha oui c’est un parti pris, ce n’est pas du tout indispensable. Rien n’est indispensable je pense. Dans ma vision de ce que fait l’artiste… Tout le monde fait comme il peut, avec le langage qu’il a. Moi j’utilise l’image parce que j’ai grandi avec la télé, avec le cinéma et que j’ai grandi avec West Side Story, et que West Side Story, c’est la synchronisation parfaite ! Ça m’a marqué petit… Je sais pas, il y a une magie de voir l’origine d’un son, comment il se diffuse, de le voir se répéter, de pouvoir lui agréger des accords dessus et de pouvoir le malaxer. C’est une façon de pouvoir s’approprier encore plus le son, de le voir et de l’entendre.
Extended Player : Est-ce que c’était une évidence ? Le cinéma tu en parles beaucoup, des séries aussi, tu as étudié la musique de film à Berkeley. Tu l’as su très rapidement que tu ferais de la musique de film, que tu irais vers cela ?
Chassol : Je voulais faire ça depuis très longtemps oui, depuis l’âge de 15 ans. Depuis l’épiphanie avec La Tour Infernale, le générique de La Tour Infernale de John Williams. (Chassol chantonne le générique) C’est vraiment du Copland , c’est le père de la symphonie américaine. Billy the Kid, Rodeo … Et La tour Infernale c’est un film qui passait quand j’avais 15 ans et j’ai entendu le générique, j’avais un petit magnétophone, j’ai enregistré comme ça et je me suis dit : « Où est ce qu’on achète ce genre de musique, c’est quoi ? ». Puis j’ai compris que c’était de la musique de film. On ne comprend pas tout quand on est plus jeune en fait. J’ai voulu faire ça depuis que j’ai 15 ans, et j’en fais depuis que j’ai 20 ans. Je continue d’en faire et c’était du coup très naturel de faire ce que je fais, c’est à dire de me servir du son de mes images pour fabriquer ma musique. Ça a été naturel parce que j’avais l’habitude d’importer des films dans mes softs de musique, dans mon Logic ou n’importe quel soft de musique que j’ai eu depuis les années 2000. J’ai l’habitude d’importer beaucoup de pub, beaucoup de séries télé, de musiques. Je les importais et au bout d’un moment, en 2005, il y a YouTube qui est arrivé et donc là j’ai pu importer tout ce que je voulais. Je me suis rendu compte que j’avais le son, l’oscilloscope audio du son des vidéos dont je me servais et je pouvais les découper et m’en servir comme de la musique. Ça s’est fait naturellement mais c’est en bossant, c’est la pratique quotidienne en fait. J’étais parti aux États-Unis en résidence dans un centre d’art en 2004-2005 et je n’avais pas bossé, je venais de finir une tournée avec Phoenix. J’avais l’intermittence et donc j’étais dans ce centre d’art et je n’ai fait qu’expérimenter et j’en suis arrivé à ça quoi : utiliser le son des images pour fabriquer de la musique. Là je suis en train d’expérimenter encore, je suis dans une phase comme ça en ce moment, qui j’espère va me faire arriver à une nouvelle technique.
Extended Player : Ça fait un petit moment que tu te produis sur scène avec un batteur et les images derrière. J’aimerais savoir, comme ta musique évolue au fil du temps, quelle est l’évolution que toi tu vis à l’intérieur de ton spectacle ? Parce que finalement ton schéma artistique en live a tendance à se reproduire même si la musique et le reste évoluent énormément.
Chassol : La vidéo que je monte et que j’harmonise, pour la scène je lui enlève les pianos et la batterie. On se retrouve à jouer avec une vidéo qui est figée tout le temps, donc c’est vrai que la question peut se poser de comment on se renouvelle, parce qu’on a une partition très écrite à jouer. Mais vraiment je m’en rends compte, plus on joue, plus on se connait avec Mathieu Edouard le batteur, on a même plus besoin de se regarder pour savoir ce que l’autre va faire, anticiper les nuances qu’il va faire. On connait de mieux en mieux le spectacle, on écoute mieux, du coup on joue mieux aussi. Moi j’ai progressé pianistiquement et du coup on a cette vidéo qui est figée, ce fil, et pour nous c’est vraiment un truc élastique qu’on tend, qu’on tord tout en restant dans la pulse. Il y a le truc figé qui est une colonne vertébrale mais vraiment elle est souple. On peut naviguer autour, dedans, à travers. Et moi je ne me lasse pas, pas un seul concert j’étais lassé. Je suis à fond, j’ai super envie de jouer ce soir. J’ai hâte d’être ce soir pour essayer de nouvelles choses, alors que la partition est écrite. Si je dois jouer si mineur au début sur les oiseaux, le premier truc que j’ai à jouer, je sais que je peux l’aborder de 1000 façons. Je peux l’aborder avec une octave ici, je peux jouer que deux notes pour faire un si mineur, je peux jouer 4 notes, 5 notes, 6 notes en accord plein, en accord ouvert, je peux jouer en retard, doucement, plus fort. Enfin, c’est ce que font les interprètes, sinon tu n’aurais pas plein de disques des œuvres de Ravel etc, tu aurais 1 disque… C’est le travail de l’interprète.
Extended Player : On peut dire qu’il y a donc une dimension d’improvisation.
Chassol : Et d’écriture et de par cœur aussi. Ce soir on va jouer Big Sun, le film qu’on a tourné pour un carnaval en Martinique en 2014 et on joue une version un peu réduite, on a coupé la scène du marché, la scène des dominos pour faire 50 min pour ce festival. Les gens seront debout et ça j’aime bien quand ils sont debout, c’est chouette.
Extended Player : En tant qu’artiste martiniquais, qu’est-ce que ça représente pour toi de représenter la Martinique à Babel Med avec toutes ces nationalités ?
Chassol : Je ne me sens pas spécialement représentant de la Martinique. J’ai fait un film en 2008 à la Nouvelle-Orléans, un autre en Inde en 2012 et celui-là il est sur les Antilles. Au début je voulais le faire au Brésil et puis une fois au Brésil je me suis dit : « tient mais je pourrais faire les Antilles, je parle créole, je connais bien, ça va être plus simple et plus prégnant on va dire », mais je ne me sens pas du tout représentant de la Martinique. En revanche je suis content de montrer ce qu’on a filmé nous en Martinique, enfin, comment je la vois moi. Mais je ne veux pas me sentir porte-drapeau de quoi que ce soit.
Extended Player : Quand tu as collaboré avec Frank Ocean, tu es allé en Californie, à Londres, on a attendu des mois, où il ne s’est rien passé, ils t’ont fait revenir… Et c’est devenu pour beaucoup de gens le meilleur disque de l’année 2016. Ça a été événementiel, et je voulais savoir comment toi tu as entendu ce disque, comment tu as vécu la collaboration qui restait audible, ce que ça t’a ouvert comme possibilités, comme univers ?
Chassol : Le truc c’est que moi j’écoute tout le temps la même chose, je suis assez obsessionnel, j’écoute tout le temps les mêmes morceaux… J’ai écouté le disque une seule fois mais ça ne veut pas dire que je ne vais pas l’écouter plus dans le futur. Je me suis entendu, j’ai aimé, ça m’a fait plaisir, je trouve qu’il est allé loin, qu’il a été assez radical. Sortir les deux disques comme ça Endless et Blond, c’était le coup de Trafalgar qu’il a fait à sa maison de disque, j’ai bien aimé. Je trouve que c’est un super artiste qui a une voix qui m’a vraiment renversé et qui a une vision. Je suis fier d’avoir bossé dessus, mais je l’ai pas bien écouté encore. J’ai écouté les deux disques une fois… C’est comme Voodoo l’album de Guy Angelo, j’ai mis vachement longtemps à l’écouter cet album… Mais je pense que oui ce sont deux bons albums très radicaux je trouve.
Extended Player : Qu’est-ce que ça a créé chez toi de te retrouver à collaborer avec des gens comme Franck Ocean qui sont quand même « top of the pop » ? Est-ce que toi ça te fait avancer, ça t’a appris des choses sur le business ou c’est comme un job, comme de composer une musique de film ?
Chassol : Non, c’est un boulot. Je veux dire il est plus jeune que moi, évidement j’avais jamais bossé avec autant d’argent, dans ce luxe, alors ça c’était très agréable. Je disais « Je voudrais un Moog et un Rhodes » et les trucs arrivaient dans l’heure… Et lui il a une super voix. Il a une façon de faire, c’est une éponge ! Par exemple il me fait écouter un morceau sur lequel je bossais et le morceau moi je trouve qu’il ressemble au générique de Blow Out de Pino Donaggio dans le film de Brian de Palmas. Je le lui dis et 5 minutes plus tard, j’ai le film qui arrive sur grand écran, importé sur le protools… Mais tu vois, le type est aux aguets, il est curieux, intelligent, donc c’est une belle rencontre, mais moi au niveau business… C’est pas là que je retire quelque chose, enfin je sais même pas si j’ai déjà retiré quelque chose niveau business d’une expérience.
Extended Player : Tu disais tout à l’heure que tu avais hésité à aller plus vers la Pop…
Chassol : C’était pour rire ! Ce qui est vrai c’est qu’avant de signer chez Tricatel, je faisais déjà ce que je fais avec les images, mais c’était beaucoup plus dur. C’était des loops très longues, épileptiques et voilà, je perdais même mes amis, donc au bout d’un moment il faut se remettre en question quand même. Il faut travailler pour rendre ce que l’on fait digeste et dépasser le stade de l’expérimentation je veux dire. On peut écouter de la musique expérimentale, de la musique improvisée c’est super. J’ai l’impression que ce n’est pas une histoire de plaire ou non, mais c’est de pouvoir faire écouter ça à ta copine déjà… et qu’elle reste dans la pièce. Donc non, j’ai pas envie de me popiser, mais je n’ai pas envie que ce soit chelou pour être chelou. J’aime bien que les choses soient complexes, mais je n’ai pas envie qu’elles soient compliquées.
Extended Player: Tu t’es inspiré d’Olivier Messiaen pour tes harmonies sur les sifflements d’oiseaux ?
Chassol : Pas vraiment en fait. Je connais pas mal le catalogue des oiseaux de Messiaen mais… disons que lui ce qu’il fait c’est qu‘il a transcris les chants pour piano ou pour orchestre mais on entend pas les chants. Moi j’ai plus été influencé par Hermeto Pascoal par exemple ou Steve Reich, des gens qui gardaient l’audio qu’ils harmonisaient, ça me paraissait important.
Extended Player : C’est Hermeto Pascoal qui t’a fait hésiter à faire un film sur le Brésil c’est ça ?
Chassol : Oui entre autres. J’aime beaucoup la musique brésilienne et le Brésil en général. Hermeto c’était vraiment une porte d’entrée assez dingue et c’est vraiment de lui que je tiens la technique de l’harmonisation de discours. La première fois que je l’ai entendu c’était chez lui. Après je sais que c’est des choses qui se font depuis les années 20/30. Pour le Brésil ils ont ce truc de bouffer toutes les cultures et de les recracher comme ça… c’est des dévoreurs. J’aime beaucoup ce pays.
Extended Player : Pour les lecteurs d’Extended Player, qu’est-ce que tu écoutes en ce moment ?
Chassol : J’écoute un album qui s’appelle The Adventurer, c’est une musique de film, avec Aznavour dedans d’ailleurs. Hyper belle orchestration des années 70 donc j’écoute un peu ce disque en ce moment. Sinon je suis surtout dans la musique indienne… J’écoute que ça, toute les chansons dévotionnelles, j’écoute ça nuit et jour.
Extended Player : C’est l’aspect transe qui t’intéresse ?
Chassol : Non il y a deux choses : il y a la basse, le Tampura qui reste et puis les mélodies. Ce que j’écoute c’est le Bombay Sisters, deux sœurs qui chantent ensemble depuis hyper longtemps, des chansons ancestrales. Ce sont des chants d’une difficulté dingue mais elles les chantent à l’unisson parfait. C’est comme un appel au cosmos, un appel à l’ordre cosmique. C’est un alignement dingue donc on entend cette basse d’une seule note qui emplit la terre et puis se détachent les mélodies en parallèle, et ces mélodies sont d’une précision incroyable. Des mélodies qui rentrent en tension avec la basse et ça me remplit. C’est comme si j’étais dans une piscine remplie de cette note tu vois. Comme si l’eau n’était qu’un sol et tu nages dans un sol et puis des mélodies qui viennent et qui te fouettent le cul.
Extended Player : En live la part de MAO elle représente quoi ? Est ce que sur scène ce n’est pas compliqué de gérer votre composition, comment vous faites ?
Chassol : Non il n’y a rien de tout ça en fait sur scène, il y a juste un film qui passe et moi je suis au clavier, au Rhodes, le CP80 c’est un piano électrique et puis à la basse au Moog, avec Mathieu Edouard qui joue de la batterie. Donc il n’y a pas du tout de MAO. D’ailleurs pendant longtemps je n’ai pas voulu d’ordi sur scène, c’est trop instable. Là j’ai un truc que je fais en ce moment avec des samples mais je n’aime pas trop avoir un ordi sur scène, je trouve ça flippant.
Extended Player : Un problème de liberté ?
Chassol : Non j’ai peur que ça plante, j’ai peur d’être dépendant de ça en fait. D’ailleurs on a fait la philharmonie avec ça et c’était relou, il y avait une latence. J’ai joué à la Philharmonie une pièce de Steve Reich qui s’appelle Six Piano. Je jouais tout seul mais j’avais samplé les motifs donc je les déclenchais et ce n’était pas évident évident, il faut bien préparer.
Extended Player : Est-ce que tu pratiques toujours le piano, tu joues beaucoup ?
Chassol : Pas beaucoup mais je pratique, j’ai toujours un morceau que je bosse au moins, un morceau un peu dur que j’essaie de bosser pour m’entretenir, pour l’hygiène. Et puis pour choper des plans, voir comment sont écrites les choses. Il y a des morceaux que je joue, des parties d’orchestre que je reproduis avec que des synthés pour voir les orchestrations. Je suis toujours resté dans ce truc de travailler un peu. En ce moment je travaille Le tombeau de Couperin de Ravel, ce sont des pièces du début du siècle, dont chaque moment était dédié à un pote à lui qu’il avait perdu à la guerre. Je travaille Rigodon. C’est très français, des accords très français comme Ravel sait faire et donc là je vole les plans je vole les structures d’accords.
Très amical, Chassol prend un moment pour les photos après ce cours de musique, un peu technique, mais très enrichissant !
Interview réalisé par Vincent Carlier et Raphaël Carlier
CET ARTICLE A ÉTÉ RÉDIGÉ PAR :
- Musicologue, musicien et rédacteur spécialisé en musique Pop et électronique.