20e édition du festival Marsatac au Parc Chanot et un temps hyper fort dès le premier soir : le grand retour d’IAM en concert à Marseille.

Il est 18h, on sort à peine du boulot, la foule est au rendez-vous. À l’entrée, ça se bouscule pour de vrai ! Pas de chance pour les filles, la fouille des sacs à main ralentit la cadence… Les mecs nous devancent et se faufilent plus facilement.

Premier choc, on a presque la trentaine, la moyenne d’âge est bien plus basse. Coup de vieux ! La programmation n’y est pas pour rien. Le HipHop à l’ancienne s’est fait remplacer par des sons plus chantonnant, bien moins Street. Les quadragénaires doivent être là pour nos 7 acolytes d’IAM, les jeunes sont plutôt dans le coin pour faire la fête, kiffer l’électro et le HipHop des temps modernes . Fringues stylées et extravagance sont de la partie.

À se balader dans les grands espaces du Parc Chanot, nous remarquons vite que les espaces détente sont moins sympas que l’année dernière : pas (ou peu) de transats, pas de pelouse, pas grand-chose en définitive, et peu d’autres options que de s’assoir par terre au milieu des marquages de parking ou de rester debout. Le sable apporté se voit peu, dommage, cela aurait pu être grandiose ! Seul un canard géant, des bouées et des palmiers lumineux renvoient à l’imagerie du festival. Les stands de boisson et d’alcool sont assez chers et pas particulièrement originaux. Comble du comble, le pastis est réservé aux invités munis d’un bracelet gris… Pas de chance, on a le jaune, ce qui aurait dû nous porter chance.

Malgré ça, le bilan est hyper positif : en même temps que cette première déception, on remarque vite que le son est d’une excellente qualité, une ingénierie au cordeau qui balance des vibrations à démolir les murs sans la moindre pollution. Remarquable, surtout en extérieur, mais la performance sera équivalente dans les deux Palais où les concerts se dérouleront. Et justement, le must de cette année : c’est la scène extérieure ! Avec ce soleil, ça fait du bien, c’est nécessaire, c’est marseillais.

Lomepal est déjà sur scène. Il enchaîne pas mal de morceaux. Roméo Elvis prend le relais et s’adonne à son répertoire. Les deux se retrouvent et finissent sur des morceaux en duo. Les vestes tombent. Le public crie et savoure. Les deux gars sont accompagnés de Yacine, Le Motel et Menzo. Ils expriment leur joie puisqu’ils savent que des concerts ensemble, il n’y en aura pas des masses. Nos collègues adorent, on déteste : question de goûts. Trois mots qui se répètent pour créer un refrain, un champ lexical de l’ordre du « Meuf », « Zizi », « Bite », « Baise », une scénarisation peu présente. Pour leur défense, on dira qu’ils sont jeunes, que la scène est immense, que ce n’est pas facile. Ce n’est pas ce que pense nos amis qui sortent du show avec un sourire niais et des paillettes dans les yeux.

Il est temps de partir découvrir Lord esperanza au Palais phocéen. Lui, il ne s’adresse pas à son micro, il gueule. Ça crie fort, c’est dynamique, c’est trap. De l’autre côté, IAM s’installe, on file.

 

De toute façon, c’est IAM qu’on attendait ! Indolents et contents comme des Marseillais à la maison, IAM nous a offert un concert de plus d’une heure et demi, riche en émotions. En osmose avec un public complètement conquis, les MCs et les DJs sont montés en puissance tout au long de leur performance.
Daz, Imhotep et Kheops, perchés en hauteur, sous des vidéos prenantes, nous ont balancé les sonorités mythiques du groupe. Akhenaton et Kephren donnent le ton, accompagné par Saïd et Shurik’n qui semblent portés par l’ambiance et sautent partout. Les anciens titres prédominent, seul « Monnaie de Singe » nous rappelle que 2017 était aussi synonyme de création. Masques, sabres laser et lumières nous transporteront dans l’univers du groupe. Quelques atterrissages de bouées en plastiques, partie intégrante du décor, seront là pour nous ramener sur terre.
Malgré l’ambiance magique, Vincent arrive à faire un saut au palais phocéen pour prendre un peu la température du concert de Biftty et DJ Weedim. Une salle survoltée, un son HipHop super énervé, du gros bordel dans la fosse et sur scène où les deux MCs sont accompagnés de performeurs barrés avec d’étranges palmiers colorés sur la tête. À mi-chemin entre le concert de rap et de punk, c’est sûr l’atmosphère est ghetto à souhait, Biftty et DJ Weedim semblent s’envoyer des shooters à côté de la platine entre deux débits de paroles… À l’extérieur, le concert « en famille » d’IAM, à l’intérieur, le concert très chaud de Biftty et DJ Weedim… Il hésite à ressortir, mais les textes semblent écrits par des ados de quinze ans, sans autre préoccupation que la PlayStation et la contemplation émerveillée de leur propre entrejambe, de la mauvaise écriture qui évoque une fin d’après-midi déprimante entre gueule de bois, pétard de shit et machisme de comptoir… Le tout dans une sorte d’auto-satisfaction prépubère assez navrante.

Qu’est-ce qui se passe dehors ?
IAM est en train de chanter un « Petit Frère » ultra béton et émouvant, avec un décor sublime… Le point à IAM, il reste dehors. Il a bien fait, les Marseillais n’en finissent plus d’enchainer les tubes et de faire rêver la marée humaine devant eux. Un rappel, puis s’ensuit L’Empire du côté obscur, Badboy de Marseille, Demain c’est loin. Damn, ils nous ont mis bien ! On en a pris plein les yeux et les oreilles, mini bémol, on est à domicile, mais pas d’invités. Pas grave, on s’en remet vite !

De l’autre côté HO9909 commence. HipHop ? Arg, plutôt hard rock ! Les gars de Los Angeles sont énervés, ils donnent tous ! Les dreads de l’un se balancent dans tous les sens et l’autre traverse la scène en furie ! Le public est bouillant, les pogos sont démentiels. Que ce soit ton style ou pas, rien à dire, c’est le feu !

À 23h, Petit Biscuit remplace IAM sur la scène extérieure. La musique commence, le jeune musicien n’est pas encore là, mais c’est sur : la qualité du son va être juste parfaite ! Timide, mais sympas, Petit Biscuit arrive, il échange quelques mots avec le public et l’emmène dans son univers sonore et visuel avec son ombre qui se détache sur un écran où passent des visuels très esthétiques, un peu mystiques, assez variés… Le tout agrémenté d’effets pyrotechniques pour une ambiance vraiment stylée. Parfois Petit biscuit est un peu trop servi par ses séquences et il reste là, à marquer la mesure au milieu de ses instruments qui jouent tout seul. Cela n’est pas dérangeant, la relation au public est assez intimiste, on a un peu l’impression d’écouter du son avec lui dans sa chambre entre anecdotes sur une compo, remix originaux des tubes de ses albums comme « Sunset lover ». Petit Biscuit monte en énergie, il chauffe un public vraiment conquis, et on se demande vraiment pourquoi on nous avait dit que Petit Biscuit en live ça ne valait pas la peine de se déplacer.

Vincent fait des sauts réguliers dans le Grand Palais où des DJ se succèdent, tous assez transe, tous bien rodés et servis par un son de très grande qualité, avec des décors plus ou moins originaux. Chloé avec ses éléments scéniques épurés qui se marient bien avec la lumière fait des boucles de sons répétitives assez inspirantes, mais dans l’ensemble nous n’avons pas été conquis par les artistes qui s’y sont produits.

Entre-temps, Léa a croisé 10Vers de Bastard prod. Ça manquait de HipHop « Underground » comme on dit. Instant bavardages : Il est venu voir IAM dans le cadre de son travail perso. Moment de pause. On retrouve les collègues, on teste l’espace sensoriel Skoll. On ne comprend pas le concept. Il paraît que les techniciens étaient bourrés et qu’ils n’ont pas réussi à installer la fumée et les différents artifices permettant de rendre l’expérience inoubliable. On finit par s’arrêter à l’espace pro où on tourne une roue, joue à des défis, pour gagner des verres de Rhum servis par des hommes masqués… des singes, Monkey week ! L’alcool monte, la fatigue se fait ressentir.

La Gangue, un mix d’artistes créé pour l’occasion et composé de La Fine Équipe, Fulgeance et Haring tombent au bon moment. Léa se réveille, les mix sont bons, l’énergie est là. S’ensuit Myth Syzer qui rend toute sa gloire au HipHop ! Il y a de tout, des classics ricains comme français, avec des dédicaces à notre Ville : Bouga, 3e oeil. C’est kiffant.

Lorsque le son s’arrête, nos forces rendront l’âme. Cette année encore on n’aura pas tenu jusqu’à la fin…

Si on devait faire un bilan de cette journée, on dirait que la progra nous a un peu déçue, que c’est personnel parce qu’au final la soirée était complète, et  que la qualité sonore valait vraiment la peine d’être présent. Sur ce, on y retourne, il est samedi 17h, les portes de Marsatac sont déjà ouvertes !

 

Découvrez le report du deuxième jour ici.

CET ARTICLE A ÉTÉ RÉDIGÉ PAR :

Léa & Vincent
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