THE STROKES
The New Abnormal ou le rappel des bons moments
J’ai commencé tardivement à creuser le parcours de ce groupe qui sort aujourd’hui son sixième album. Les critiques ont beau ne pas être consensuelles sur le rôle et la créativité des Strokes, il n’en reste pas moins que j’aurai donné cher pour faire partie des soirées underground new-yorkaises de l’époque Is This It. J’attendais donc cet album avec la même naïve impression que le groupe allait redonner un virage similaire à celui qui les a lancé au sommet. The New Abnormal ne se battra pas autant sans la rage d’il y a 20 ans.
La continuité est nette avec les albums précédents mais, sans dire qu’on a déjà tout entendu, les propositions laissent un sentiment fort de nostalgie. Peut-être encore trop chaud, c’est à propos de ce sentiment que j’écris aujourd’hui alors qu’il y a quelques années c’est une boulimie d’écoutes qui m’aurait rattrapée.
Pourtant le lancement des premières secondes de l’intro The Adults Are Talking étaient surprenantes avec le lancement des kicks électro, étrangement similaires à mes premiers tests sur le MAO Ableton [Boom Tchak Boom Tchak], et franchement une prometteuse arrivée progressive de chacun des membres. Cette comparaison avec mes talents de débutante en musique assistée, curieusement, se reproduiront puisque je me suis aussi retrouvée dans les accords glissés, baveux du synthé de At The Door, Malheureusement, je ne connais pas de voix similaire à celle de Casablancas : le tribute attendra …
Personnellement, j’ai trouvé The Brooklyn Bridge To Chorus assez vide et pourtant c’est la troisième piste, celle qui devait amener la fougue après la jolie ballade de Selfless. J’attendais et je me suis perdue dans l’attente.
Bad Decisions [d’avoir mis cette piste en 4ème] ne sera pas un tube. Même si elle est bien construite et que c’est la piste majeure de l’album, elle ne pourra pas se frotter à Reptilia, The End as No End, Last Nite, Machu Picchu ou Hard to Explain.
La fin de l’album ne nous fera pas rebondir. Et c’est peut-être l’objectif : « You’re not the same anymore/ Donna want to play that game anymore/ You’ld make a better window than a door » (traduit par Tu n’es plus le même à présent/ Ne veux-tu plus jouer maintenant ?/ Tu ferais une meilleure fenêtre qu’une porte). Les références au groupe mythique des Doors sont nombreuses mais leur interprétation douteuse…
Deux réussites : Ode to the Mets m’a quand même fait monter les larmes. Difficile de trancher si ces larmes résultent d’une déception à l’écoute de l’album, d’un message d’adieu ou du rappel intérieur et personnel de tous les bons moments vécus aux couleurs des cinq albums précédents.
L’autre réussite, le choix de Bird of Money de Jean-Michel BASQUIAT dont l’imaginaire et la singularité sont aussi bouleversants que le déversement d’émotions vécu systématiquement face à l’une de ses toiles.
Après les promesses de l’EP Future Present Past de 2016 où Drag Queen et Oblivius m’avaient semblé de très bonnes bases. Après la montée en puissance de The Voidz (side project de Casablancas), très créatifs, psyché, torturés et sombres et pour lequel j’ai eu un coup de cœur. 2020 devait annoncer une grande année pour le groupe et surtout ma première chance de les voir sur scène. J’ai un goût amer et confiné.
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Rédactrice.
Passionnée de Stoner / Kraut Rock, du Punk et Métal, mais aussi très réceptives aux courants Techno, je jongle d'un son à un autre avec une oreille sensible.
J'ai rejoint l'équipe d'Extended il y a peu !
Musicienne classique de formation
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Super article Margo. Belle écriture et objectivité.