Une première chanson polie, puisqu’elle dit bonjour, mais précise « Je Suis Mort ». « Bonjour Je Suis Mort », trois minutes vingt introductives énonçant le grand écart d’une vie. Un regard sans naïveté, porteur du meilleur et du pire, sans d’ailleurs considérer ces états dans leurs extrêmes, juste comme une réalité. L’expression prend la forme de chansons, ou de présentation proche du slam (« Volga ») juste parce que plus parlé que chanté. Miegeville, l’auteur, a posé ses mots sur des musiques conçues avec Arnaud Barat à la guitare et Stéphane Mourgues aux claviers et autres plaisirs électros. Car c’est bien par ces nuances électroniques que s’échappent les mots pour se rendre au-delà des sens, ajoutant une émotion propice à ressentir le plus profond des sentiments. C’est le cas à la coda de « Volga », ou tout au long de « La Fin des Combats » sur lequel se développe une ambiance tricotée, synthétique et perlée. La voix est chaude et profonde, d’une gravité reposante. Elle se transforme sur le cinquième et dernier titre de cet EP, « 10 Heures 17 », en affirmation « On a dormi ensemble si longtemps, fermé les portes trop souvent… On est passé tout près de l’explosion» Là encore, l’atmosphère se tend, déployant ses détachements-envolées électro en réponse aux échos de guitare de l’intro, avec un battement percussif obsessionnel en lien direct avec la tension du récit – histoire personnelle ou/et référence surtout à la catastrophe d’AZF/Toulouse. Ainsi se déploie cet excellent travail autoproduit qui n’a pas à rougir de ses qualités. Bien au contraire même, puisque la liberté de réalisation n’aura subit comme limite que les exigences de ses auteurs et compositeurs. Si l’impact d’une première écoute est garanti, les suivantes sont addictives.
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