Une étiquette ? Pourquoi pas ! Electro-pop direct. L’ex leader de The Zutons, auteur de « Valerie », tube repris par Amy Winehouse, met le paquet sous son propre nom, s’inventant une formation ramifiée. Le support musical plante un tempo de batterie (boite à rythmes ?) accouplé à des séquences synthétiques décapantes, parfait pour les dance-floor. Mais, au-delà de ce côté festif et bon enfant, il faut reconnaître que tout ce qui va se greffer là-dessus tient plus de la pop-song que du remplissage gratuit et redondant. Une pop-song où les mélodies vocales se déploient accompagnées d’autres lignes synthétiques indatables, malgré leur aspect eighties. « Let Me Go » se la joue même faussement soft et presque acoustique avec son arpège de guitare débutant le titre, bien vite rattrapé par l’esprit général de la production, ne perdant en rien son ambiance vaporeuse. En fait, Dave McCabe décide de continuer l’aventure musicale en œuvrant différemment de ce dont il avait l’habitude, à savoir le travail de groupe et les interférences entre musiciens. Considérant que si le groupe est composé de quatre personnes en plus de lui-même, cela correspond en quelque sorte à être marié quatre fois en même temps. L’occasion d’envisager de nouvelles manières de faire s’impose alors. Influencé par ses lectures, dont celles de Philip K Dick et la science-fiction, l’idée lui vient d’un humain tombant amoureux d’un robot, l’homme d’aujourd’hui étant bardé de gadgets électroniques, l’occasion était trop belle de développer le sujet. La production de l’album dérive alors sur des influences aussi diverses que Kraftwerk, Depeche Mode, Flock Of Seagull ou Giorgio Moroder. Si le synthétique prend le dessus d’un bout à l’autre de l’album, les chansons – car c’est ainsi qu’il faut les appeler -, sont extrêmement bien construites, portées prioritairement par la voix de Dave McCabe en pleine maîtrise de registres émotionnellement variés. Sublime « Servant To His Master » en fin d’album par exemple. Quant à l’histoire et comment elle se termine, McCabe pense que le besoin d’humanité prédomine… Très bel album, de ceux qui pourraient très vite devenir indispensables.
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