Il a des artistes qui racontent des histoires, qui disent autre chose que du futile, quitte à critiquer sa propre attitude. C’est le cas d’Eddy de Pretto. Sa « Fête de Trop » en est l’exemple, regard acerbe sur une dérive, une attitude, ses limites : « Je luis de paillettes et me réduit au chaos ». Un auteur qui ne craint pas les mots et sait leur donner consistance, même crus, sans jamais paraître vulgaire : « Et ton sexe triomphant pour mépriser les faibles / Virilité abusive » (« Kid ») où son « égo-trip » remet sa propre pendule à l’heure. « Mais l’orgie est possible dans ce moderne et vaste asile » (« Jungle de la Chope ») « La sérénade est morte et je n’ai plus de feu, je n’ai pour m’apaiser que des réseaux de jeux. Allez ouvre-moi ta porte, ce soir je n’ai qu’un cœur à queue, avec ou sans capote perdu dans la jungle de la chope » Difficile de dire s’il s’agit de rap, de slam, de chanson (« Baulieue »). Plutôt un entre-deux, inclassable. Et de réentendre « Fête de Trop » en fin de EP avec autant de plaisir, signifie que l’on est en réelle présence d’un projet artistique dont la qualité et la densité augurent d’un talent de grande estime.
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