Sous-titré « Les lettres que je n’enverrai jamais », ce livre avait de quoi interpeler. Cette invitation est augmentée d’une argumentation supplémentaire avec le texte de quatrième de couverture. Alors plongeons dans cette « Lettre au père de la mariée », celle pour « l’hôtesse de caisse  n°6 du supermarché Z » ou « aux femmes qui marchent avec des talons aiguilles » ou encore « à mon chargé de clientèle bancaire ». Autant d’appels présumant d’un humour cocasse et de fantaisie bienvenue. On découvre effectivement ce décalage, en ce sens que ces lettres, jamais envoyées, s’adressent aussi bien à des personnes réelles qu’à des personnages imaginaires. Philippe Laperrouse aurait pu régler ses comptes sans retenue et développer en parallèle un exutoire délirant, voire pourquoi pas déluré. Pourtant c’est une retenue et un respect qui s’affichent en priorité, la volonté de l’auteur étant que ces lettres soient lues par le lecteur et non le destinataire officiel, il évite le cassage de sucre facile et s’en tient à des considérations logiques. Le format des chapitres apparaît comme une contrainte donnée. Peut-être cela a-t-il joué dans cette retenue ? Toujours est-il que l’on se trouve de plein pied dans un monde ordinaire dans lequel l’auteur pointe des sujets qu’il observe d’un regard à la fois détaché et en même temps attaché à mettre en avant ces petits riens qui font la vraie vie : « lettre à la femme moche à laquelle j’ai tenu la porte en sortant du magasin, jeudi dernier ». Chacun des chapitres se clôt par une signature particulière. Celui-ci : « Celui qui ne ressemble à rien et qui vous a tenu la porte, jeudi dernier ».

Pour en savoir plus sur l’auteur : www.monpied.net

 

CET ARTICLE A ÉTÉ RÉDIGÉ PAR :

Marc Sapolin
De l’organisation de concerts aux interviews d’artistes il n’y avait qu’un pas. Plus de vingt-cinq ans de rencontres avec les artistes et toujours la passion de la découverte.

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