Le trio de base Priests est composé de deux personnalités féminines, Daniele Daniele à la batterie, Katie Alice Grier au chant, et d’un homme présenté comme une anomalie inspirée de la musique moderne avec G.L. Jaguar à la guitare. Ce deuxième album du groupe s’inscrit dans la lignée actuelle de ces combos féminins qui n’ont plus peur de rien question créativité et inspiration. Sans être dans un genre absolument proche, on pensera malgré tout à des artistes comme Ex Hex ou Lala Lala, pour ne citer que ces deux-là, avec la mise en avant de guitares fortement ancrées dans une assurance rythmique volontaire, frappante et jouissive, mais aussi pour un travail vocal habité et jouant des coudes en croisements parlé-chanté (« Ice Cream »), avec des refrains jetés en pâture puis poursuivis par des  biseautages synthétiques (« Good Time Charlie »). Le trio sera quatre sur scène avec Alexandra Tyson qui rejoint le groupe à l’occasion des tournées à venir. On croit comprendre à l’écoute de ce disque qu’il doit être impératif pour le live d’être au minimum deux chanteuses, tant les vocaux se chevauchent et se répondent à tout va (« 68 Screen »).  La pochette présente un visuel assez brut, accentuant le côté punk et immédiat des titres sauvageons constituant ce répertoire vif et décortiqué. Pourtant, « No Perceived », en huitième position, semble jouer les paradoxes, avec sa ligne fluide de guitare réverbérée – dans l’esprit d’« Okinawa » figurant sur le second album d’Indochine -, mais ne peut s’empêcher de monter en intensité pour effectuer un atterrissage sans compromission avec l’esprit général de « The Seduction Of Kansas ». Il faut dire qu’avec des intros comme celle de « Carol », avec sa basse tournante et sa batterie syncopée, ne laisse guère d’autre choix que de dérouiller ses chevilles pendant l’écoute. Et, puisqu’il est question de Kansas, pourquoi ne pas terminer avec un clin d’œil à l’état voisin avec un « Texas Instrument » final accordant ses sonorités guitaristiques aux caractères variables des implications vocales évoluant entre douceur et léger énervement, histoire de quitter Priests sur une impression qualitative de très bon aloi.

CET ARTICLE A ÉTÉ RÉDIGÉ PAR :

Marc Sapolin
De l’organisation de concerts aux interviews d’artistes il n’y avait qu’un pas. Plus de vingt-cinq ans de rencontres avec les artistes et toujours la passion de la découverte.

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