Psychobilly ? Country ? Blues ? Swing ? Simplement tout à la fois. Large registre synthétisé par ce son caractéristique porté par la guitare Gretsch et ses micros spécifiques. Mais ici, le groupe suisse mené par la charmante Emanuela Hutter propose un enregistrement particulier, puisqu’il s’agit de sessions spéciales avec Mark « Sparky » Phillips, le chanteur de Demented Are Go. Croisement non hybride entre deux voix en apparence opposées, mais ô combien complices comme elles se complètent ici. Après le déjanté « Broken Love » qui ouvre tout en énergie cet album, le fluide « Queen Of Hearts » fait office de ballade religieuse dans les contrées country aux espaces infinis. Un chant quasi céleste accouplé à l’organe ténor d’outre-tombe d’un Sparky qui se plait souvent à exagérer ses intonations en creusant au plus profond à la recherche d’une gravité sans réserve. Alors que « Strumble Through The Darkness » ouvre une porte empruntée au puissant « Spirit In The Sky » de Norman Greenbaum avec sa guitare à la saturation personnifiée. Les rythmes sont martelants (« Obsession »), très fifties (« Baby I Love You »), psychonerveux (« Teddy  Boy Flick Knife Rock’n Roll »), jazzy (« Northern Crown »), ska (« Jackson »)… Pas vraiment de limites finalement, mais toujours cet esprit d’osmose totale entre les musiciens et les deux chanteurs qui s’en donnent à cœur joie. Une partie de plaisir partagée avec l’auditeur, et sûrement encore plus fort avec le public lorsque le groupe est sur scène. Sa réputation n’est plus à faire à ce sujet. Il faut citer Dunkan James, le guitariste qui magnifie de ses magiques solos chacune de ses interventions. Olivier Baroni, l’équilibriste contrebassiste fou. Sylvain Petite, le batteur « jazzy », qui illumine en reliant le tout. L’album se termine avec leur fameux « My Love For Evermore ». Mais il ne faut pas oublier de signaler cette reprise, qui saura en surprendre plus d’un par l’épaisseur vocale de cette version, du tube de Franky Vally (1967), rendu célèbre plus tard par Franck Sinatra, ou Gloria Gaynor, ou encore Lauryn Hill et tant d’autres :  « Can’t Take My Eyes Of You ». Quand on cherche la bonne humeur, Hillbilly Moon Explosion vous l’offre !

CET ARTICLE A ÉTÉ RÉDIGÉ PAR :

Marc Sapolin
De l’organisation de concerts aux interviews d’artistes il n’y avait qu’un pas. Plus de vingt-cinq ans de rencontres avec les artistes et toujours la passion de la découverte.

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