Pré-découverte de l’album avec cette chanson sublime : « Elle Est Si Touchante ». Mélodies et paroles parfaites pour une sensualité et une émotion au charme et à l’élégance rarement égalés. Après s’être posé la question de qui il pouvait bien être question, une femme ? Oui, mais laquelle ? La musique plutôt ? Oui, mais un peu fort tout de même. Non, il s’agit de mots dédiés à Izia, sa propre fille. Izia, la féline déchaînée, charnelle et saisissante, descendance logique du « Grand Jacques ». Avec ce disque, Higelin renoue avec tous les éléments qui ont bâti sa réputation, son (ses) univers. Dès le second titre, il annonce « J’emploie mon temps à entretenir le feu sacré de la passion, les jeux d’ivresse et de désir, dans les jardins de la paresse » (« L’Emploi Du Temps ») Quel paresseux peut bien être capable d’offrir et partager tant d’émotions sinon lui-même ? Il semble être parvenu à ce point du parcours où le bilan obligatoire indique les mesures à suivre en fonction de l’état de santé. Alors Jacques « Fume », « Une dernière taffe de provoc, l’embolie pulmonaire, l’infarctus, le cancer, la nécrose la thrombose artérielle », détournant « le chantage de la tumeur maligne » en écho au mythique « Je Suis Amoureux D’Une Cigarette ». S’il n’y a que huit titres sur ce disque miroir (1975, puis 75 ans), Higelin sait toujours se déchaîner et aller bien posément là où peu d’autres sauraient user de grâce pour le faire « Ma tête est malade, parles à mon cul » (« Habla Quoi – »), sans parler de la crudité de « A Feu Et A Sang » au texte purement sans limites, hargneux et bien décidé à clouer au piquet tous les faux prétendants à l’artistique politiquement incorrect. Musicalement, tout y est, de la pureté mélodique, des arrangements haut de gamme, des ambiances concrètes à l’évocation immédiate et, comme toujours, ces vagues incorrigibles d’improvisation singulièrement réfléchies – malgré tout le paradoxe de cet acte ambitieux mais tellement personnel au grand chef de famille, le « mauvais garçon solitaire » : « J’ai toujours rêvé d’être un pionnier, un fier aventurier, fou de chevauchée sauvage, lonesome bad boy ». Mais en a-t-il été autrement jusqu’ici ?
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