« One, Two, Three ! » Voilà comment doit commencer un grand disque tout en énergies renouvelées. The Celtic Social Club – à l’image des Buena Vista Social et consorts ? -, est un collectif formé autour de Jimme O’Neill, leader charismatique de The Silencers, avec des musiciens de renom comme Ronan Le Bars aux cornemuses, Goulven Hamel aux banjo, madoline, bouzouki irlandais et guitares, Pierre Stephan, au fiddle et violon, Richard Puaud à la basse, Mathieu Pequereau à l’harmonica et au washboard (planche à laver), ainsi que Manu Masko à la batterie, aux percussions et aux claviers. Une énumération utile pour la compréhension d’une musique qui se veut, malgré son ancrage évident dans les traditions celtiques, ouvert à toute culture musicale, donc sans frontière aucune. Cela explique le penchant affirmé vers cette « nouvelle forme de liberté » annoncée. Elle s’exprime ici autant par la musique que par les mots, chaque élément au service d’une philosophie globale centrée sur le partage et la complémentarité. L’harmonie entre les musiciens se ressent, chacun ayant apporté selon la logique en place ses pierres à l’édifice. Si les textes sont signé Jimme O’Neill, les musiques sont écrites par l’ensemble du groupe. Bien qu’il soit impossible de ne pas penser par moment à Shane Mc Gowan à l’écoute du chant éraillé de Jimme, faire la part des choses reste néanmoins très aisé. Et dès « Dreams To Believe In », on change de tempo. Tout reste possible sans craindre de perdre la belle énergie annoncée. Ici, c’est une langoureuse sensualité portée par la basse et la batterie qui forme l’écrin aux sept porte-drapeaux d’une paix et liberté tant espérées (« We’re no angels Fallin to the earth Only seven Strange names in the wind… We needs dreams to believe in »). Il en sera ainsi, jusqu’au onzième titre, de cette connivence musicienne toute communicative. Un accent important sur les lignes instrumentales issues des mélodies celtes, dans la continuité d’au moins trois siècles de traditions, marque d’une empreinte reconnaissable le répertoire présenté. Et rien d’étonnant à la présence d’une chanson évoquant un certain Noël (« Christmas 1914 ») avec invitation du sublime Faada Freddy, qui a d’abord fait ses armes avec le trio de rappeurs sénégalais Daara-J avant de se produire sous son nom dans une formule exceptionnellement imposante en combinant voix et human-beat-box. Une très belle chanson qui, au lieu de dénoter, démontre avec conviction la capacité du Celtic Social Club à abattre toute frontière sans aucune altération de qualité artistique, bien au contraire. Chaque titre mériterait que l’on s’arrête pour en dire quelques mots, comme ce « The Birds » au phrasé par moment proche du rap. C’est pour ce genre de projet que le terme jubilatoire a dû être inventé. Jubilons et découvrons ! Pour accéder à la liberté, il faut y croire en portant en soi un minimum d’espoir. Ce disque est là pour en transmettre. Toute la ferveur qui transpire au travers de sa partition œuvre en ce sens.
https://youtu.be/kERLl9BUsqs
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