« Il N’Y A Plus Foule » est déjà sur les ondes. Musicalement, esprit encore proche des rêveries rock du groupe Holden, impression forcément obligée par la présence de la charmante Armelle Pioline qui en était la chanteuse. Nous avions chroniqué déjà le premier album de Superbravo qui nous avait fait forte impression. Ce second opus a d’abord laissé un sentiment de plénitude grand calme, alors que très vite, au fil des écoutes, on découvre un travail réalisé tout en finesse, blindé de petits détails créateur d’ambiances, et beaucoup de rythmes forts faussement dissimulés par l’esprit grande unité et complémentarité du trio. « Mon Evénément » et son claquement rythmique flaqué. « Chanteur » et sa combinaison évoquant d’une part « Le Vent Nous Portera » de Noir Désir par son petit arpège sautillant à la manu Chao et « Les Ferrofluides Fleur » de Klo Pelgag, esprit proche de la créative Claire Diterzi. Tout cela pour dire qu’en fait, toutes les combinaisons sont possibles pour une inspiration sans limites. Entre temps le trio, avec Julie Gasnier (de LalaFactory), qui chante aussi, compose et réalise les dessins de pochette, et Michel Peteau (de Cheval Fou), a parcouru suffisamment de chemin pour parvenir à une complicité déterminante quant à une cohésion qui va bien au-delà des limites de la concentration en studio. Les échos des prestations scéniques confirment ces qualités. Un titre comme « Nos Heures » pourrait résumer à lui seul l’esprit et la souplesse de Superbravo. Un tempo dont le martèlement aérien porte de bout en bout une chanson emplie de moments allant d’une pure pop mélodique à des passages contemporains plutôt free, sans jamais fournir de tension intempestive, générant plutôt une bonne humeur et une envie de bouger, voire de danser. Quant à l’émotion, elle se glisse partout où elle peut, ne serait-ce que sur la troublante introduction de « Alcool », chanté sur un fond de gravité inspirée et délicate, ou dans la mélodie riche de « Sentinelle ». Et puis il y a toujours ces textes, en français – Bravo Superbravo ! -, qui imposent le respect. Qualité d’écriture, évidemment, mais plus encore, de contenu, où ici aussi, la délicatesse s’impose. Le chant par Armelle, ou Julie, ou en duo, est à chaque fois gagnant, touchant, poignant lorsque le sujet l’impose (« Fous Reflets ») toujours hyper attachant (« Rickenbacker » et ses moments rimés en ique). Et, comme il s’agit du dernier titre, on entend la foule revenir. Boucler la boucle ? Ecoutez les textes…
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