Extendedplayer : Ceci dit les majors ont un fonctionnement guère plus rapide. Pas mal de groupes relatent ce même type d’expériences au point de penser revenir à l’autoproduction. Souvent un album sort alors que la matière du suivent est déjà prête.
Edouard Nenez : C’est le cas pour nous. Nous avons déjà quatre morceaux de prêts pour le prochain et on continue de composer des trucs. Je pensais qu’avec un petit label qui n’a pas trop de références ce serait plus réactif. Il y en a quatre-vingt dix, nous nous sommes la quatre vingt onzième, ce n’est pas gigantesque à gérer comme catalogue.
Extendedplayer : On a l’impression d’une dynamique collective inexistante, contrairement à celle de la grande époque de Bondage (Marsu), Boucherie… Aujourd’hui il y a internet, les gens cherchent parmi une production gigantesque. Comment trouver sa place ? Comment la faire en tout cas ?
Edouard Nenez : Il y a comme une forme d’attentisme, juste au moment où il y a eu cette fameuse crise, bien que la crise du disque existe depuis un moment déjà. Mais ajouté à la crise économique, je pense que ça a pas mal freiné. Marsu a envie d’équilibrer les comptes. Je pense qu’il ne gagne pas d’argent avec le label.
Extendedplayer : C’est une parenthèse, mais François Hadji-Lazaro (Pigalle, Garçons Bouchers, Boucherie Production…) vient de produire son dernier album sur un nouveau label qu’il a créé : SaussiSong. Tout ça après avoir signé avec Pascal Nègre et sorti plusieurs albums sous son nom chez Universal Music.
Edouard Nenez : A l’époque de Boucherie Productions François voulait signer Franz Kultur et les Crammés (premier groupe d’Edouard – Pierre – Nenez – ndlr) On serait bien sur un label de ce type, Boucherie, Charcuterie et déconnades. J’aime vraiment bien ce que fait François.
Extendedplayer : Pour revenir à internet, vous avez un site visuellement très parlant.
Edouard Nenez : C’est grâce à Elodie, la copine de notre synthé, qui est graphiste. A l’origine je voulais faire un truc du genre drapeau pirate avec un chou-fleur à la place de la tête de mort. Elle nous a sorti le cerveau chou-fleur dans la radiographie. On est super content, il est magnifique. On le met partout, il est même sur la peau de la batterie. Nous n’avons pas de myspace parce que nous boycottons Rupert Murdock. On est un peu sur Facebook et nous avons notre site normal, que les gens peuvent consulter. Pas besoin d’autre chose. On se coupe peut-être d’opportunités en faisant ça, mais tant pis. Je préfère que ce soit moi qui fasse le site. J’aime bien. Je le mets à jour régulièrement. On peut tout trouver dessus et avoir les liens que l’on souhaite. Sur myspace les gens sont tous ensemble, confinés au même endroit. Là, il faut aller dans un moteur de recherche et taper Edouard Nenez et les Princes de Bretagne.
Extendedplayer : Quand tu parles du nom du groupe qui est problématique, sa longueur fait partie de la difficulté ?
Edouard Nenez : Au début ça me faisait bien marrer d’avoir le nom le plus long sur les affiches. Mais commercialement c’est un suicide. Ça emmerde tout le monde d’avoir un nom aussi long.
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- De l’organisation de concerts aux interviews d’artistes il n’y avait qu’un pas. Plus de vingt-cinq ans de rencontres avec les artistes et toujours la passion de la découverte.
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