Extendedplayer : Est-ce qu’écrire est une facilité pour vous ? Trouver les mots, trouver les phrases ? L’angle d’attaque de vos chansons est souvent inattendu.
Renan Luce : Je ne sais pas si c’est facile mais j’ai plein de souvenirs d’avoir mis du temps avant de trouver un ton ou une manière d’aborder le thème que j’ai. Cette recherche de l’attaque, de la manière d’aborder la chanson est souvent plus difficile. Une fois trouvé, ça découle un peu mieux, même s’il reste toujours quelque chose qui peut prendre du temps, le travail des rimes, la structure de la chanson.
Extendedplayer : Vous savez forcément où va la chanson ?
Renan Luce : Ah non, pas du tout ! C’est là qu’est le plaisir. Il y a l’idée de départ où, même lorsque je pense savoir où je vais, finalement des rimes peuvent me mener ailleurs et du coup je me laisse embarquer aussi.
Extendedplayer : Y a-t-il des chutes qui vous surprennent ?
Renan Luce : Oui, ça m’arrive souvent. Une chanson comme « Nantes » par exemple, l’histoire d’une auto-stoppeuse que je prends, devait être beaucoup plus longue. J’allais jusqu’à Nantes. Ça devenait rocambolesque, mais poussif. Donc en plantant l’auto-stoppeuse en plein milieu on pouvait s’arrêter là.
Extendedplayer : « On n’est pas à une bêtise près » était une chanson prévue pour le film « Le petit Nicolas » ?
Renan Luce : Oui c’est une commande. C’est l’équipe du film qui est venue me trouver.
Extendedplayer : C’est un peu dommage qu’elle n’arrive que sur le générique de fin.
Renan Luce : C’était la proposition de départ. C’était vraiment une chanson de générique de fin. J’étais en pleine écriture de l’album et c’était comme si on m’amenait une idée de chanson.
Extendedplayer : « Le petit Nicolas » fait partie de vos souvenirs d’enfant ?
Renan Luce : Je l’ai beaucoup lu. Je n’ai pas eu besoin de vraiment me replonger dedans parce que j’ai des souvenirs très très précis des personnages, des situations.
Extendedplayer : Et quand le film sort, est-ce que cela provoque un effet particulier ?
Renan Luce : C’est assez étrange. Ce n’est pas si facile que ça parce que c’est toujours un peu incongru. On est dans la salle et au bout d’un moment il y a sa chanson qui passe. C’est un moment particulier. Je l’ai vu une fois et c’était en avant-première. Je suis content de faire partie de ce projet qui est un projet honnête je trouve. Il retranscrit quelque chose qui a marqué beaucoup de gens avec goût et simplicité.
Extendedplayer : Et bien merci Renan pour ton accueil.
Renan Luce : Merci !
L’artiste est très demandé et d’autres journalistes l’attendent. Nous ne sommes qu’en début d’après-midi et la journée du chanteur risque d’être longue. Nous l’avions vu sur la grande scène d’un festival, en plein air, devant des milliers de personnes. Cette fois, l’intimité du lieu, même avec 1400 personnes à l’intérieur, permettra à Renan de se poser, notamment en lui permettant de jouer l’intégrale de son répertoire, ce qui en général est impossible dans les festivals. Le spectacle durera deux heures cinquante. Pas radin, le jeune homme !
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- De l’organisation de concerts aux interviews d’artistes il n’y avait qu’un pas. Plus de vingt-cinq ans de rencontres avec les artistes et toujours la passion de la découverte.
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