Extendedplayer : Comment est-ce que vous voyez votre évolution musicale pour les années à venir ?

 

Renan Luce : Je sais que j’ai déjà hâte de me remettre à travailler. J’ai envie de me faire un studio à moi, pour vraiment travailler et m’amuser à faire plein de choses tout seul. Avoir une batterie, un piano, une basse. Vraiment chercher des trucs et bidouiller dans mon coin. Cela ne va pas à l’encontre du fait de pourquoi pas faire un groupe un jour, mais plus je maîtrise les choses, y compris la prise de son, plus j’aime ça. J’ai beaucoup de mal à expliquer par des mots ce que je veux entendre. Parfois il y a des trucs que l’on fait tout seul. Quand on est derrière le matos on ne réfléchit même pas à ce que l’on veut faire, on le fait. On sait où on veut mettre le micro, s’il faut le bouger. Alors que si on doit l’expliquer à quelqu’un c’est plus difficile.

 

Extendedplayer : Est-ce qu’une part d’erreur contribue à votre créativité ?

 

Renan Luce : Ne serait-ce que mon jeu de guitare qui est une erreur en soi. Je ne suis pas vraiment guitariste. J’ai appris tout seul et j’ai un jeu de rythmique comme ça qui n’est peut-être pas très académique. En soi c’est aussi une manière d’avoir un son.

 

Extendedplayer : Est-ce que vous profitez de ça justement pour formaliser une identité apte à se distinguer ?

 

Renan Luce : Je pense que le fait d’écouter beaucoup de musique nourrit quand même énormément. Je pense que c’est pour tout le monde pareil. Quand on lit l’histoire du rock, les chansons se répondent. En ce moment je lis la biographie de Paul Mc Cartney. Il raconte tout le temps que ses chansons existent parce qu’avant il y avait eu tel artiste qui en avait écrit une et que la sienne s’inspirait du même esprit. Et c’est un plaisir de se dire que ce que l’on fait est dans tel type d’esprit en amenant ensuite son truc. L’inspiration c’est important.

 

Extendedplayer : Vos chansons ressemblent souvent à des minis scénarios. Vous aimez le cinéma ?

 

Renan Luce : Oui. Parce qu’il s’agit d’histoires. J’aime bien planter un décor, avoir une introduction où en quelques mots on comprend où on est, ce qu’il se passe. Et arrive un moment où un petit grain de sable vient s’immiscer et fait partir le tout dans un univers plus barré, avec une fin, une chute. J’aime bien cette construction-là. Mais je ne le fais pas systématiquement.

 

Extendedplayer : vous ne focalisez pas non plus systématiquement sur vous. L’univers reste très ouvert, sans nombrilisme.

 

Renan Luce : Oui effectivement. Parler de moi je n’arriverais jamais à le faire sur douze chansons. Ça ne permettrait pas de s’évader. Mais dans les histoires, même si ce n’est pas direct, il y a toujours quelque chose qui parle de moi.

CET ARTICLE A ÉTÉ RÉDIGÉ PAR :

Marc Sapolin
De l’organisation de concerts aux interviews d’artistes il n’y avait qu’un pas. Plus de vingt-cinq ans de rencontres avec les artistes et toujours la passion de la découverte.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *