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Superbe association artistique. Pura Fé, l’indienne du blues, et Mathis Haug, le guitariste européen, germano-montpelliérain. Voilà une osmose naturellement créée par et pour le plaisir et la passion. Cela s’entend dès les premières notes. Et, au-delà des guitares et du banjo de Mathis, des percussions de mains de Pura, l’équipe est complétée par Eric Longsworth au violoncelle, donnant une profondeur et une intensité propre aux couleurs de cet album. Le quatrième héros de la bande étant Stephan Notari, le fidèle complice de Mathis, à la batterie, aux percussions et au piano, sans oublier l’invité ami, en la personne de Jean-Jacques Milteau à l’harmonica. Hormis ce fabuleux travail de chœurs à la gospel, donnant une profondeur impressionnante à ces chansons, il ressort un feeling particulier qui doit autant au blues qu’au jazz ou à la soul. C’est la voix magique de la Dame qui porte l’ensemble. Rien que le titre « Sacred Seed », et son balancement sensuel tout en minimalisme, lorsqu’il se voir traversé par la guitare électrique de Mathis, montre une amplitude émotionnelle qui tient de la magie. Et puis ces chants indiens qui ponctuent avec régularité le répertoire, comme c’est le cas à la fin de cette chanson, confirment un lien fort avec le dehors, l’extérieur, la nature. On imagine bien d’ailleurs, à l’écoute, que Stephan Notari, spécialisé dans les percussions objets (bidons de métal en lieu et place de fûts de batterie), ajoute de ses sonorités ce côté fier et modeste, complètement détourné des volontés grandiloquentes des productions musicales actuelles, alors qu’au final ce disque sonne tellement vrai et grandiose. Et quand le cœur se pose sur la douceur d’un slow (« Hiyo Stireh »), on entre dans de la pure féérie. Quel corps a cette voix. Et comment l’habillage musical complète à merveille ces envoutantes ambiances. L’indienne de Tuscarora va encore au-delà du folk-blues puisant dans la musique traditionnelle des Amérindiens de Caroline du Nord. Cette fois sans le soutien de sa lap-steel – élément symbolique du personnage Pura Fé -, c’est en humaine harmonie que l’inspiration est allée puiser la puissance de ses essences, parmi lesquelles deux reprises « à la manière » du quatuor : « In a Sentimental Mood » de Duke Ellington et « Spirit In The Sky » de Norman Greenbaum. Sublime évolution. Et puis, plus qu’en exergue, car il ne faut surtout pas l’oublier, Pura Fé est avant tout une grande militante, défendant ardemment les causes indigènes et les territoires industriellement surexploités et non respectés. Elle indique dans le livret de ce disque les sites donnant toutes les informations importantes à ses yeux. Et les explications qui accompagnent les textes, dans ce même livret, démontrent encore mieux son amour du monde et ses visions généreuses. Grande DAME.

 

https://www.youtube.com/watch?v=IH76FuOPBtY

https://www.youtube.com/watch?v=yy2DcSuaiWw

 

Pura Fe quatuor

 

CET ARTICLE A ÉTÉ RÉDIGÉ PAR :

Marc Sapolin
De l’organisation de concerts aux interviews d’artistes il n’y avait qu’un pas. Plus de vingt-cinq ans de rencontres avec les artistes et toujours la passion de la découverte.

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