Sans avoir à le comparer impérativement à autre chose, ce disque de Wooden Beaver, formation française, parait comme un écho, au moment où l’on découvre les canadiens de Bears Of Legend. Pourtant ici, il y a évidemment la source folk et acoustique qui s’impose d’office, mais le côté traditionnel d’un folklore local ne pointe jamais vraiment son nez. Samuel Ferreira, qui joue les guitares, le piano, le mélodica et qui chante, avance en duo, avec Nicolas Rieublanc, qui assure trompette, trombone, batterie, shaker, boite à rythmes et chœurs. Une association inhabituelle qui offre forcément des sonorités sans effet blasant. Les quatre titres présentés ici, surtout les trois premiers, sont des ballades, chacune posée sur une forme de « riff » tournoyant, comme la guitare de « Choices », ou le piano à la sonorité volontairement vieillotte de « Silly Country ». Par contre le chant n’est pas sans rappeler – surtout sur ce second titre – les voix de « Horse With No Name » du groupe America. Certainement un clin d’œil sous influence, en version minimaliste. Ici c’est le mélodica qui dose la couleur. Quant à « Kumaris », c’est un peu la lumière porteuse de ce disque. L’histoire de la petite fille népalaise qui sera considérée comme une déesse jusqu’à sa première goutte de sang. Un onirisme inspiré, une musique définie comme de la « wooden folk » – on sent et entend très bien le bois -, qui vont encore élargir le spectre lumineux avec « Cat And Dog », morceau co-écrit avec Mojojojo, convoquant une intro quasi africaine et se lâchant adroitement sur un versant hip-hop avec une partie rappée de circonstance, sans jamais paraître dépareillé. Bravo !
Photo : Adeline Fievet
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