Ah bon ! Qui croyait qu’ils n’existaient plus ? Il y a eu des parenthèses, mais la boucle est toujours restée ouverte. Pour les trente ans de la formation du groupe, Mat Firehair, l’homme de l’origine, veut une fête digne de ce nom. Le nouvel album, onzième quand même, sans compter tous les 45 tours qui ont pu être édités, vient confirmer la fougue toujours présente. Le line-up a quelque peu changé, avec You RIP à la basse et The Duke qui reprend le flambeau du fidèle Lord Fester (20 ans de loyaux services avec les WDC), mais c’est bien la musique des Washington que l’on entend. « Give Me Back My Broken Heart » ouvre le bal, section de cuivres à l’appui du chant énervé de Mat. Idem avec la rage de « Only Vinyl Is Cool », le mot d’ordre des amateurs de psychobilly !? Voilà comment en une moyenne de trois minutes pas morceaux, fusionnent toutes les inspirations possibles dans le style. Et Mat a le don de décloisonner l’unité rythmique en octroyant à son public de judicieuses respirations telles « Mean Mean Woman » et son faux ralenti, allant avec le groupe jusqu’à oser un solo de théremin, sonnant comme une scie musicale, sur « I Got To Get You », l’un des titres les plus affolés du track-listing, mais sur une partie de basse bien distordue. La guitare reste la marque de fabrique du genre musical. Gretsch ou pas, ça sonne bien comme il faut, dans les rythmiques autant que dans les solos, et ça carbure à tous vents. « Redhead Girl With A Blue Dress On », le slow bienvenu, ne dénote en rien, avec ses mélodies de trompette qui se promènent sur les accords et les notes impactées par les effets du Bigsby. « The Darkness Inside Of Me » apparait comme un rappel historique, son proche des Stray Cats et précurseurs. Mais les WDC font justement partie de ces précurseurs. On va les placer tout à côté des Meteors. Rien à jeter parmi ces quatorze morceaux, dont une belle incursion country typée psyché avec « Look Into My Eyes » et son apparition de banjo vers la fin. Un disque de plaisirs, même si nous l’avons reçu en version compact disque. Et pour préciser la fête évoquée ci-dessus, 2016 verra la réédition des deux premiers albums (« Go Vegetables Go ! » et « Gore A Billy Boogie ») en vinyles de couleurs, plus la parution d’un livre et d’un film pour la fin de l’année, sans oublier l’édition d’un 45 tours acoustique pour le Disquaire Day, sans oublier la compilation-tribute « Rumble In Washington », avec les Fatals Picard, Tagada Jones, en tout quatorze groupes rendant leur hommage. Et l’on ne parle pas des concerts…
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