On a d’abord parlé du dernier album de Framix (« Lucky Monkeys »). Chroniques donc dans le désordre, puisque voici quelques indications sur le précédent. Un disque accompagné d’un court-métrage inspiré par les chansons de cet album, bien que ce soit plus l’esprit musical qui domine, en instrumental, plutôt que les chansons, dans le petit film. L’album commence justement par la bande-son-mise en ambiance de la version cinéma et enchaine avec « Stuck On This Frequency », un titre construit sur le fameux « Bo Diddley Beat », cette imparable rythmique de guitare. Ainsi s’annonce la plongée dans l’univers très coloré de Framix. Suivi par un explicatif « Your World » semblant préciser que l’artiste ne trouve pas sa place dans un monde construit dans les larmes et le sang. C’est d’ailleurs ce qui semble être le message délivré par l’ensemble de cette production, musicale et visuelle. Une recherche de repères référencés (le chant de « The Big Falls » fait indéniablement penser à la voix de Roland Gift, chanteur de Fine Young Cannibals) mais globalement sont plutôt convoquées fifties et sixties, comme Elvis pour « Uhu Swing », surtout pour la construction de la chanson et les chœurs qui en découlent. Repères référencés, mais convoqués dans une direction clairement opposée à la nostalgie. Malgré une reprise aux limites du gospel avec « Go Down, Moses », certainement présente ici pour la symbolique, il doit y avoir une finalité dirigée vers la recherche de l’endroit idéal où se placer pour vivre, avec en suspens la question sans réelle réponse : « Oui, mais où ? » Et ce que l’on entend dans les chansons, comme de petites incursions singulières et souriantes, telles les touches de synthé syncopées dans « A Place To Be » ou les quelques phrases chantées en français de « I Can’t Refuse It », semble insister sur une dimension souhaitée positive et joyeuse. A voir d’ailleurs avec délectation le clip de cette dernière, très rétro avec sa quatre chevaux kitch et son horizon déroulant. Ainsi va cet album inclassable, comme ces images à la fausse naïveté, dégageant une fraîcheur avenante et sans arrogance, flirtant même avec le reggae (« Jail Song ») et le ska (« Lesson »), offrant un concentré de tempos relaxant quelle que soit la teneur des propos. On ne peut que souligner l’étonnante richesse du travail de François Michel, alias Framix. Et puis quelqu’un qui intègre la guimbarde dans sa panoplie instrumentale ne peut qu’être un artiste original. On l’entend sur « I Can’t Refuse It », et aussi sur « The Mistake », titre datant de 2010, extrait de l’album « Happy Animals », et ayant lui aussi fait l’objet d’un très joli court-métrage, dont le clip du titre est visible à la suite de cet article. Premier titre de l’artiste découvert d’ailleurs, celui qui a donné envie d’en savoir plus. A vous maintenant de faire découvrir Framix autour de vous. Merci !
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