Ça c’est du vrai gros son à l’ancienne. On se croirait chez Sam The Sham & The Pharaohs avec son fameux « Wooly Bully » dès « Step Back » qui ouvre cette compilation.  Et puis nous pourrions douter de l’origine danoise de Powersolo tant le son surf-punk-rockabilly s’acoquine à de référents combos anglo-saxons. Effectivement, Extended Player n’est pas vraiment spécialisé dans le style. Powersolo existe depuis plus de vingt ans (1996), et ce disque compilation regroupe une dizaine de face A et huit face B, dont des titres rares ou parus en édition limitée. Donc, dans la logique, que du bon, une sélection du meilleur. Du plus expéditif avec guitares rebelles (« B.R.O.W.N. ») au plus cool, comme « Jungle Mungle », titre vaguement trompeur puisque les refrains traversent une zone de précipitations inévitables pour le genre.  Ce qui rapproche Powersolo de ses familiers ancêtres tient dans le son. Une qualité brute et sans lissage (« Speedway ») où la batterie se lie définitivement d’amitié avec une guitare au son clair, précis, très rockab’ dans ses exigences satisfaites par une qualité d’amplification idoine. Quelques prises restent très garage, comme celle de « Wow Wow Baby », ou exagèrent sur le dosage de réverbération (« Possessed By Bo Diddley » – dans ce cas, c’est toutefois une excellente excuse !). Des originalités aussi, avec le surprenant « Glaedelig Jul Allesamen », sorte de petit film psyché, raconté comme un rap ou un slam, que réfrènent des chœurs mâles. On y entend une cloche, quelques cuivres discrets et des grelots. Les deux guitares des frères Kim (« Kix ») et Bo Jeppesen accompagnés d’un batteur se permettent quelques infidélités parfois avec l’emploi obscur d’un clavier, comme sur « Beam Mig Op Jesus », slow presque sinistre. Que des ingrédients séduisants embellis par huit faces B bienvenues, emplies d’énergie et de dynamique sèche de ce rock claquant (« Fuzz Face », « Acid Trip »). Voilà des gars qui ont fait de cet univers spécial le décor profond de leur vie. Des cow-boys d’Europe du Nord, toujours prêts à affronter le blizzard sans jamais démordre de leur idéal. Familiers des Cramps et Washington Dead Cats, mais au final très singuliers, comme peuvent l’être The Jancee Pornick Casino, le russian surf-garage band d’Allemagne. A voir absolument sur scène !

CET ARTICLE A ÉTÉ RÉDIGÉ PAR :

Marc Sapolin
De l’organisation de concerts aux interviews d’artistes il n’y avait qu’un pas. Plus de vingt-cinq ans de rencontres avec les artistes et toujours la passion de la découverte.

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