Avant même que paraisse le tout premier EP de Voyov (prononcer Voyou), une petite envie de parler déjà de cet artiste. De premières armes en groupes avec Pégase, Elephanz ou Rhum For Pauline, Thibaud Vanhooland se décide finalement à suivre une route en premiers pas solo, quitte à transformer plus tard l’essai en nouvelle formule groupe, certainement progressivement. Envie d’en parler pourquoi ? Parce que tout simplement ces trois titres, à commencer par « Les Soirées », se sont introduits plaisamment d’office, avec souplesse, grâce et humilité – une écoute par hasard en passant devant le poste de radio diffusant une émission France Interienne -, c’est à ce moment que cela s’est passé. En fait, il y a tellement de productions françaises déterminées à s’aligner sur des formules tenant de plats préchauffés, comme le chant en anglais par exemple, ou le travail des chœurs d’une façon très modale en ce moment, que Voyov apparaît comme semblant totalement se désintéresser de ce genre de considération, pour ne retenir que ce qui lui est propre. Ainsi se complémentarisent sereinement des assises électroniques qu’habille le fluide d’une guitare arpégée (« Les Soirées »), ou le choix de sonorités synthétiques explosant comme des bulles au-dessus de claquements de doigts (« On S’Emmène Avec Toi »), et les bambous-marimba qui rythment « Les Naufragés », où l’on retrouve la fluidité de la guitare. Des atouts qui suffisent à imposer la séduction nécessaire pour se dire que, même s’il est toujours facile de trouver des pistes de comparaison – car très difficile aujourd’hui de proposer quelque chose de foncièrement original –, il n’en reste pas moins le sentiment profond que Voyov devrait parvenir assez rapidement à ouvrir une jolie fenêtre qui sera bien à lui.
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