Mise en page 1


Après Barjavel ou Georges Orwell, Stéphanie Janicot. Certainement pas elle seule d’ailleurs. Pourtant, ce « Newland » fait figure prémonitoire. Nous sommes au vingt troisième siècle, en Brittonie, un des états de Newland of Europe. L’ère du règne de la paix et de l’harmonie a été rendu possible par la persévérance de l’intelligence humaine et grâce au temps nécessaire pour l’acquisition d’une adhésion populaire sans faille. Le récit se construit au travers du parcours de personnages clés, d’abord éloignés dans l’’espace temps. Un intercalage pas évident au départ de la lecture, mais qui devient vite palpitant dès que l’on perçoit les prémices des liens qui existe entre chacun. Stéphanie Janicot, au-delà de la description progressive du comment et du pourquoi de cet état du monde, a donné naissance à celle qui ne va pas se « fondre dans le moule ». Les enfants sont destinés à entrer, à l’âge de quatorze ans, dans une des trois catégories d’humains prédéfinies, cela absolument sans contestation. Pour ce qui est de Marian, persuadée d’être sélectionnée pour la caste des Blancs va ressentir une injustice terrible en apprenant qu’elle fera partie des Noirs, la caste qui englobe tous les métiers, sauf ceux de l’éducation (Bleus) ou des hautes fonctions du gouvernement (Blancs). La déception va peu à peu s’éroder au profit de la découverte d’une certaine liberté, d’abord synonyme de dérèglement à l’égard des concepts de Newland, puis perçus comme un atout inestimable quant à la perception d’une réalité ouverte sur tant de promesses envisageables. Marian va se découvrir comme une enfant de la transgression, tout en percevant l’impossible perfection du monde. Sa détermination va la porter vers d’incroyables expériences et découvertes, de l’époque des Amazones à l’avenir exact qu’on lui destinait. Stéphanie Janicot réussit à imaginer, avec une logique rigoureuse, un monde tel qu’il pourrait devenir, construit sur les grandes questions de notre époque, dont celle de l’écologie et de l’environnement, mais aussi celle de l’asservissement progressif de l’humain, tellement perceptible aujourd’hui. Roman superbe, incontestable manifeste pour une réflexion constructive sur le sens de la vie et le poids de valeurs à défendre… ou pas.

 

stephanie-janicot

 

CET ARTICLE A ÉTÉ RÉDIGÉ PAR :

Marc Sapolin
De l’organisation de concerts aux interviews d’artistes il n’y avait qu’un pas. Plus de vingt-cinq ans de rencontres avec les artistes et toujours la passion de la découverte.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *