![MURAT Live aux [PIAS] Nites cover](https://extendedplayermag.fr/wp-content/uploads/2015/09/MURAT-Live-aux-PIAS-Nites-cover.jpg)
Le meilleur et le pire. Tout peut arriver dans un concert de Jean-Louis Murat. Les fonctions aléatoires de l’humeur. La forte personnalité. La fermeté de l’homme s’assume à ses risques et périls sur ce qui relève de l’essentiel. Il n’y en a plus tant de ces artistes capables de faire abstraction de tout compromis, sans pour autant jouer au poète maudit. Au-delà de tout galvaudage, celui des mots, des attitudes, Bergeaud-Murat est lui-même, sur le fil dangereux du présent, le regard empreint d’histoires tournées vers l’horizon chaotique d’une nature puissante. Qu’y avait-il hier de si intense que l’on ne retrouverait ni aujourd’hui ni demain ? Oui, Murat chante la mélancolie, mais il fonctionne comme un tout, allant là où ses chansons le portent et portant ses chansons là où ses humeurs le guident. La terre est un espace où a poussé le blues et laissé naître le sang qui coule dans les veines de chacun. Murat est ce bluesman en osmose avec cette aube torturée d’un siècle débutant, étrangement riche de paradoxes, ceux des excès d’amour et de haine, truffés de tentatives d’espoirs souvent vains. (« Vivre vivre de la ville ville de ces coquilles qui se croient trop humaines » (« Long John »). Ainsi va cette chanson dont les mots avancent comme la vie. Avec The Delano Orchestra se révèle le fluide, la chimie, la souplesse que permet le travail de groupe, la complicité instrumentale, la capacité instinctive. Jean-Louis Murat se lâche, et c’est très beau. Juste envie de le comparer à une guitare, une qui a vécu et porte ses expériences au travers des blessures et cicatrices qui la caractérisent, avec ce son crunch, profond et émouvant, dès que l’ongle effleure plus intensément la corde.
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- De l’organisation de concerts aux interviews d’artistes il n’y avait qu’un pas. Plus de vingt-cinq ans de rencontres avec les artistes et toujours la passion de la découverte.
