Voilà qui change des duos mixtes. Celui-ci est masculin. Milky Chance, c’est « Stolen Dance », imparable titre porté d’abord par la présence d’une voix remarquable, celle de Clemens Rehbein, aussi guitariste, puis par l’accroche de sa mélodie, sans oublier l’efficace minimalisme d’une instrumentation assise sur un tempo tenu par une sorte de boite à rythmes, à moins que ce ne soit une simple combinaison de bruits sélectionnés mis en boucle, ou encore le cajon sur lequel s’assoit parfois Philipp Dausch, aussi DJ. Ne serait-ce que cette description d’un titre, on obtient-là comme la recette exclusive de l’album, tant l’ensemble du répertoire semble construit sur ce type de plan. A commencer par « Stunner » qui ouvre le disque, ou les accords hachés de « Flashed Junk Mind ». Tout ça tient agréablement la route parce qu’empreint d’une force tranquille. Le chant dégage une certaine douceur, paradoxalement aux aspects rugueux qui le caractérisent en priorité. Et puis à chaque fois, les superpositions d’accords joués à la guitare se déclinent en riffs en forme de tournerie (« Becoming », les sursauts rythmiques de « Sadnecessary ») ou en arpèges bouclés (« Inido »). Avec quatorze titres, dont un en deux versions, le seul regret tient dans l’apparition d’une forme de monotonie dommageable exclusivement sur la longueur. Qu’à cela ne tienne, il s’agit d’un premier album. Curieux de découvrir la suite, d’autant que les deux jeunes allemands ont enregistré celui-ci en très peu de temps. En attendant, petite sélection dans cette proposition déjà bien riche pour prendre un vrai plaisir musical et mélodique.
CET ARTICLE A ÉTÉ RÉDIGÉ PAR :
- De l’organisation de concerts aux interviews d’artistes il n’y avait qu’un pas. Plus de vingt-cinq ans de rencontres avec les artistes et toujours la passion de la découverte.
